L’article sous forme écrite se trouve sous la vidéo.
Être artiste, c’est un travail à temps plein, même lorsque l’on fait cela pour s’amuser le dimanche. Car être artiste, c’est lutter chaque jour contre des petits découragements, c’est se butter à des obstacles et prendre parfois la décision de renoncer.
Votre cerveau discute avec lui-même et vous met des bâtons dans les roues.
Je prendrai l’exemple de l’artiste peintre, puisque c’est celui que je connais le mieux.
Combien de fois vous êtes vous dit, en regardant une peinture passer sur Facebook : « My God, je ne serai jamais capable de faire cela ! » Ou bien, en voyant une photo dans un magazine : « Et si j’arrêtais la peinture pour faire de la photo, ça paraît plus simple ! » (ce qui est faux soi dit en passant).
Bref, même si vous n’êtes pas en train de peindre sur le moment, votre cerveau discute avec lui-même et vous met des bâtons dans les roues.
Rassurez-vous, c’est normal !
Dans cet article, je vais énumérer les 5 défis fréquents de l’artiste. Certains passent par tous ces défis (comme moi), d’autres simplement par quelques uns. Mais dans tous les cas, ce sont des défis répétitifs, car même lorsque vous les aurez vaincus une fois, ils reviendront à la charge.
Cette énumération descriptive va alors vous permettre de les reconnaître pour mieux les surmonter.
Je donnerai mes trucs pour les surmonter dans d’autres articles, sinon, ce serait beaucoup trop long ici 🙂
Ces défis n’ont pas d’ordre, chacun va les vivre différemment, pèle-mêle ou successivement…
Défi 1 – La polyvalence, ou le syndrome de : je veux tout essayer !
Personnellement, ce fut mon premier défi. Je voulais exprimer ma créativité, et chaque année, ou tous les deux ans, je changeais de moyen. Broderie, couture, tricot, aquarelle, guitare, piano, écriture, bijou, et j’en oublie sûrement. J’étais assez bonne, mais je me lassais vite. Pourquoi ? Parce que dès que j’arrivais à un niveau un peu « supérieur », la chose perdait de son intérêt puisque devenait trop difficile et que je voulais que cela reste un jeu.
Je confondais alors facilité avec créativité.
Or, lorsque c’est facile, je ne me le cache plus, ce n’est souvent pas très créatif, puisqu’alors, je suivais des instructions et qu’en fait, je ne faisais qu’apprendre la base de la technique.
Passé le moment de « lune de miel », l’excitation du départ et la satisfaction des premières créations, le « gâteau » retombait.
Pouf…
Ça ne m’intéressait plus et je changeais d’intérêt.
Comme quelqu’un qui a peur de l’engagement et qui ne veut vivre que de la passion des débuts.
Or la passion brûle, et le vrai Amour est dans la durée, la construction et l’évolution.
Il en est de même pour votre créativité.
Défi 2 – Le perfectionnisme
Ah celui-là, il est terrible. Propre aux adultes, il tue la créativité dans l’oeuf.
Cette petite idée qui ne demande qu’à grandir. Que vous aimez, que vous couvez. Et puis, lorsque vous commencez à creuser pour voir comment la réaliser, vous vous rendez compte que vous n’avez peut-être pas tous les outils, les connaissances ou les moyens pour la réaliser.
Et là, au lieu d’essayer quand même (quitte à ce que le résultat soit imparfait, ce qui sera sûrement le cas, et c’est NORMAL) et bien vous laissez tomber.
Savez-vous que pour se former, le cristal le plus parfait a besoin … d’une imperfection de structure…
Et pourtant, un résultat imparfait va vous aider, car il va mettre en lumière ce que vous avez besoin d’améliorer, il va vous guider en soulevant vos points forts et vos points faibles, il va vous donner des pistes à explorer que vous n’aviez pas envisagées lorsque le projet était simplement dans votre esprit.
Le perfectionnisme, c’est la mort de la créativité… soyez imparfait ! Soyez un peu plus « enfant » et amusez-vous au lieu de réfléchir et de baisser les bras…
Défi 3 – La paresse, ou l’anticipation de l’effort. La fatigue.
« Oh non, je ne vais pas peindre ce soir, j’ai pas le courage de :
– sortir ma peinture – 30 secondes
– installer mon chevalet – 30s
– sortir mes pinceau – 10s
– mettre une nappe – 10s
– mettre de l’eau dans un gobelet – 5s
– laver mes pinceaux ensuite – 2min
– tout ranger à la fin – 1 à 2 min
Total : moins de 6 minutes
Donc, 6 minutes d’effort vont ruiner 1, 2 ou 3 heures de plaisir ?
Dois-je en dire plus ?
Dans le même ordre d’idée, la fatigue… elle a bon dos…
Je m’explique.
Je rentre du travail. Je ne vais pas peindre, je suis fatiguée..
Récapitulons…
Après une journée de congé, passée à faire des courses, s’occuper des enfants si vous en avez, faire le ménage… vous serez fatigué(e).
Après une journée à vous promener dans le bois, avec pique nique et sieste, vous serez fatigué(e). Le grand air ça fatigue.
Après une journée dans la famille, vous serez fatigué(e).
Et vos savez quoi ? Même après une journée à paresser dans le sofa, et bien moi, je me sens vidée de mon énergie !
Être fatigué(e) en fin de journée, c’est NORMAL ! Donc, ce n’est pas une excuse, oubliez-la. Maintenant que vous avez lu ceci, vous ne pourrez plus jamais utiliser cette phrase comme excuse !
Faites le test : peignez au lieu de regarder la TV, et dites-moi au final, avant de vous coucher, quel est le mieux… peindre toute la soirée ou regarder la TV ? Quand je peints, j’oublie la fatigue et souvent, je me couche plus tard que si je regardais un film (je n’ai pas la TV, ça règle pas mal de tentation, hihi)
Défi 4 – Le syndrome de l’imposteur
Ah celui-là… il me court toujours après. Je lutte souvent contre celui-là. J’essaye de faire comme si j’avais gagné pour toujours, mais il revient encore à la charge avec beaucoup de virulence.
C’est lui qui vous fait dire : « Mais c’est quétaine (kitsch) de peindre une vache… » ou bien « Personne ne va trouver ça beau… » Ou encore « Ça a été peint des milliers de fois avant moi, je ne ferai pas mieux… ». Ou pire, lorsque quelqu’un vous fait un compliment et que vous vous dites que la personne dit ça simplement pour vous faire plaisir.
Cette petite voix intérieure qui nous dit: « Tu n’es pas à ta place… Imposteur ! » FAUX ! On choisit sa place. Ce n’est pas cette petite voix grincheuse qui va nous dire ce qu’on l’on souhaite accomplir !
Sachez reconnaître ce grognon, ce rabat-joie lorsqu’il pointe le bout de son nez. Ce sera déjà la première étape pour le vaincre. Je consacrerai un article entier sur ce fameux syndrome qui nous pourrit tant la vie d’artiste…
Défi 5 – Vouloir être original, trouver son propre style reconnaissable entre mille
Pas évident. J’ai passé une année complète à me poser tout un tas de questions là-dessus. J’ai lu et écouté d’autres artistes qui parlaient du sujet. Et je peux vous dire une chose : tout le monde se heurte à cette question, ce qui est sain, car l’artiste veut exprimer les choses à SA façon, donc, veut être original. Mais voilà, il ne faut pas que cela devienne un frein à la création, ce qui peut parfois être le cas.
Dans cette fameuse année où je me posais beaucoup de questions sur mon style, ou mon originalité, je m’empêchais parfois de peindre quelque chose que j’avais envie de peindre simplement parce que je pensais que le sujet ou la composition n’était pas assez original(e). Quelle erreur ! Chaque artiste pourra interpréter la même chose et les résultats seront tous différents !
Donc, sachez également reconnaître lorsque cette petite phrase vient vous hanter « Ça a déjà été fait… », c’est un peu une extension du syndrome de l’imposteur. Oui ça a déjà été fait, mais pas par vous !
–
Conclusion – Reconnaître ces 5 défis/obstacles : une première étape pour les surmonter
Paresse, sur-polyvalence, perfectionnisme, syndrome de l’imposteur et problème de l’originalité… tous ces défis viendront régulièrement se présenter à vous durant votre pratique artistique, que ce soit une pratique occasionnelle ou professionnelle. Sachez les reconnaître, les identifiez, et cela vous rassurera : vous êtes dans un processus NORMAL ! Le pas suivant, c’est tout simplement de ne pas les laisser prendre toute la place dans votre esprit, et d’arriver à les surmonter, jour après jour.
Je vous donnerai quelques-uns de mes trucs dans les prochains articles.
Si vous pensez à d’autres obstacles, n’hésitez pas à les rajouter en commentaires, et je le rajouterai dans ma liste de sujet à traiter prochainement.
Vous pouvez déjà relire certains de mes articles précédents pour avancer dans votre cheminement créatif:
- Trouver l’inspiration, favoriser ses intuitions: les 4 clefs pour combattre la page blanche
- Les 3 étapes pour apprendre à suivre son intuition
- Tout le monde est créatif
Bonne journée créative!
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4 Comments
Tout d’abord je profite de ce commentaire pour te remercier pour tes précieux conseils qui nous permettent de mieux nous situer et de révéler notre personnalité artistique, de réfléchir sur nos démarches actuelles et futures.
Tu nous révèles nos convictions, nos défauts, nos envies pour nous aider à mieux nous comprendre et nous aider à cheminer sur notre voie artistique ou notre voix intérieure.
Artiste polyvalent depuis pas mal d’année j’aimerai me concentrer sur la peinture et tes conseils me parlent tout particulièrement car en effet les défis des artistes ne sont pas que techniques et doivent se trouver au plus profond de nous même et cela passe parfois par des chamboulements dans nos habitudes.
Je pense aussi qu’il faut faire de ses défauts des qualités; à titre d’exemple la polyvalence qui nous disperse est souvent liée à la curiosité et elle est une bonne partenaire de la créativité, même si elle nous disperse vers d’autres univers, si on la canalise vers un objectif elle peut nous permettre d’explorer à travers différentes techniques, médiums ou d’univers graphiques en attendant de faire des choix et de révéler notre personnalité.
Pour le perfectionnisme qui était peut-être mon principal défaut quand je dessinais ou faisais de l’aquarelle, je l’ai grandement estompé en changeant de techniques et d’outils. Je n’avais plus la maitrise, alors je laissais la perfection derrière moi; elle ne pouvait plus à me dicter ses limites. De plus certains accident heureux m’ont aider à faire confiance au lâcher prise et à l’imperfection qui arrive par magie et qui fait l’originalité et le plus de certaines toiles. Mon souvenir le plus marquant qui reste gravé au coin de ma tête c’est quand je travaillais un fond au couteau sur un portrait très réaliste et que dans la frénésie sans faire expert j’ai posé ma main sur une partie de ma palette et que je la pose ensuite en plein milieu d’une partie selon moi terminée, je découvre avec stupeur cette magnifique tache. Depuis ce jour j’aime le couteau et les accidents de peinture. Pour autant je reste un peu perfectionniste et besogneux car c’est aussi ma personnalité.
Bonjour Emmanuel,
En effet, tout a ses bons côtés et ses inconvénients. Il faut savoir tirer partie des bons côtés et il faut apprendre à gérer les inconvénients. Cela transforme ce que l’on pense être des faiblesses en grande force! Donc, la polyvalence devient un atout puissant pour nous permettre de faire grandir notre zone de confort, et le perfectionnisme devient un outil intéressant lorsque l’on souhaite exprimer notre intention artistique!
Et oui, il faut se donner le temps de se découvrir, être doux avec soi-même et accepter que le chemin ne sera pas forcément rapide.
Le lâcher-prise est en effet plus facile à travailler avec un médium que l’on ne maîtrise pas. C’est d’ailleurs grâce à la fluidité des encres acryliques que j’ai appris à pratiquer le lâcher-prise (je donne un atelier en présentiel là-dessus, faudra bien que je le propose en ligne un de ces jours, hihi).
Merci pour tes bons mots à l’égard de mes articles et vidéos, je suis toujours ravie quand je sais que mes expériences peuvent résonner en vous et vous aider!
Bonne peinture et merci encore pour ton partage!
AH! AH! Ah ! Je me suis tellement reconnues dans chacun de ces obstacles …. Vraiment très pertinent !!! Très drôle en plus ! Bien hâte de lire la suite !
Hihi, on est tous différents mais on est tous pareils, lol!
Ravie que cela t’ait rejoint 🙂