Dans cet article on va parler d’art abstrait ou semi-abstrait et des apprentissages de bases à développer pour pouvoir en peindre.
J’ai été longtemps hermétique à l’art abstrait. Ça ne me disait rien, je ne comprenais pas. Et puis lors de mon adolescence, j’ai « dû » aller visiter une exposition rétrospective de Picasso avec ma classe. Ça a été, pour moi, une porte d’entrée dans la compréhension de l’art abstrait.
L’art abstrait permettait de s’adresser à mes émotions. Ce fut une grande découverte pour moi. J’ai alors développé une fascination pour l’art abstrait ou semi-abstrait. Et aussi un peu de jalousie car je soupçonnais que l’art abstrait serait probablement hors de portée pour moi. J’étais très logique et cartésienne à l’époque.
J’ai ensuite commencé à peindre, bien plus tard, et en faisant de la reproduction de photos, tout simplement. Donc bien loin de l’art abstrait.
Le déclic pour commencer à faire de l’art abstrait
Encore une fois, c’est lors d’une visite d’une exposition (en 2013 cette fois) que je suis tombée en admiration devant une œuvre abstraite de Marcelle Ferron. Femme québécoise et artiste peintre qui faisait partie du groupe des Automatistes, ses œuvres ont déclenché une sorte de révélation en moi. J’ai alors commencé à peindre de l’abstrait pur.
Cette expérience m’a complètement transformée. Cela m’a rappelé que l’art abstrait avait quelque chose de différent de l’art figuratif.
Et l’aventure avec l’art abstrait commence enfin!
J’ai commencé à faire de l’abstrait pur et je me suis rendue compte qu’il y avait quelque chose dans l’art abstrait que je n’avais jamais envisagé avant dans l’art. Mais j’avais de la difficulté à dire ce que c’était. J’ai alors voulu creuser cette sensation-là.
Maintenant, je peins dans un style semi-abstrait: il y a de l’abstraction mais on reconnaît des paysages. Toutes ces années, j’ai vraiment développé mes connaissances et mes compétences pour arriver à mieux exprimer ce que je veux exprimer sur la toile grâce à l’abstraction.
Dans cet article je vais vous résumer mes découvertes et vous donner les quatre grands apprentissages à développer pour progresser en art abstrait ou semi-abstrait. Également, je vous proposerai deux façons d’aborder ces apprentissages suivant votre personnalité.
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Pas envie de lire l’article? Regardez la vidéo à la place (sauter l’intro > 3:24)
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L’art abstrait est difficile à appréhender
Il faut l’avouer, l’art abstrait est parfois difficile à comprendre. Comment expliquer l’art abstrait vu que c’est abstrait? À moins qu’une artiste fasse de l’art abstrait d’une certaine façon et qu’elle explique SA façon de faire et que vous faites pareil… sinon, il est quasiment impossible d’expliquer l’art abstrait de façon générale.
On a tous une vision différente de l’art abstrait. C’est abstrait par définition! Alors c’est compliqué de savoir ce qu’il faut apprendre et comment l’apprendre. Je vais essayer de vous aider à y voir plus clair dans tout ça.
Attention, nous ne parlons pas ici de peinture intuitive! J’aborde ici la notion d’apprentissage « technique ». Je parlerai dans un autre article de l’intuition et de la spontanéité.
Les quatre apprentissages de l’art abstrait
Ces 4 grands axes, apprentissages ou langages (appelez-les comme vous voulez), sont en fait les mêmes que dans la peinture figurative, et que dans l’art visuel en général.
On va parler du langage :
- des couleurs;
- des formes, des lignes, de la composition;
- de la matière, des effets visuels;
- de la lumière.
Ce sont, à mon sens, les 4 grands axes de la peinture et de l’art abstrait en général. L’avantage en art abstrait, c’est que l’on n’est pas obligé d’utiliser ces 4 langages.
L’avantage de l’art abstrait par rapport au réalisme
Si vous regardez un paysage et que vous souhaitez le représenter de façon réaliste, vous allez devoir vous intéresser aux couleurs, aux formes, à la composition, à la matière et à la lumière. Bref, à tous les langages que j’ai cités plus haut.
Alors qu’en art abstrait, on peut très bien s’affranchir de certains de ces langages!
Exemple tout simple:
Vous aimez travailler en noir et blanc. Ce n’est pas réaliste! Mais en mode « abstrait ou semi-abstrait », aucun problème. Et alors, vous pouvez vous affranchir des apprentissages sur la couleur!
L’avantage, c’est que vous n’êtes donc pas obligée d’apprendre tous ces langages en même temps. Donnez-vous des défis avec simplement UN langage que vous voulez développer.
Quelqu’un qui s’intéresse aux reliefs et aux textures peut, en art abstrait, creuser cet aspect à fond et moins se pencher sur les autres langages.
Mettez alors un ordre de priorité qui vous intéresse dans ces langages. Travaillez en un à la fois pour ne pas être complètement débordée et pouvoir mieux structurer vos apprentissages.
Comment aborder ensuite ces 4 langages?
Je vous propose ici deux façons différentes. Vous pouvez utiliser l’une ou l’autre suivant votre personnalité, ou, comme moi, passer de l’une à l’autre suivant vos envies!
Option 1 qui fera un peu appel au réalisme
Prenons l’exemple du langage de la lumière.
Apprendre la lumière en abstrait, ce n’est pas facile puisque c’est une notion qui est lié au réel. Alors la transposer en art abstrait peut être compliqué.
Mais si vous apprenez la lumière avec une image réaliste, c’est plus facile. Si votre résultat est lumineux, vous avez réussi, sinon, vous devez recommencer et travailler encore.
Donc, la technique que je vous propose dans cette première option est de vous donner vous-même des exercices en réalisme! Vous pouvez alors travailler la lumière: comprendre les contrastes, quelles couleurs sont utilisées, comment approcher la notion de valeur…
Une fois que vous comprenez le langage de la lumière grâce à vos exercices « réalistes », ce sera plus facile de le transposer en abstrait.
Personnellement, c’est ce que j’ai fait pour la lumière: j’ai eu une période où je faisais des animaux réalistes avec beaucoup de contrastes, beaucoup de lumière. Ça m’a permis de comprendre comment l’utiliser ensuite dans l’abstraction.
Mais voilà, si le réalisme vous révulse dans tous les cas, même en tant que simple exercice, voici ci-dessous une autre option pour travailler les langages de la peinture en abstrait.
Option 2 qui ne passe QUE par l’abstrait
Cette option est toute simple: allez observer des œuvres abstraites que vous trouvez lumineuses. Décortiquez-les pour comprendre comment l’artiste réussit à déposer de la lumière dans cette œuvre abstraite.
Ne prenez pas seulement une artiste, prenez-en plusieurs, et plusieurs œuvres et décortiquez-les, analysez-les. C’est certain que cela vous demandera d’être dans votre cerveau logique, mais c’est nécessaire lorsque l’on est en mode « apprentissage » (différent du mode « expérimental »).
Écrivez vos résultats et conclusions, et ensuite, essayez-les et expérimentez. Plantez-vous! Ça fait partie du processus. Jusqu’à ce que vous compreniez comment VOUS, avec VOTRE façon d’aborder l’art abstrait, vous allez réussir à déposer de la lumière.
Faites ensuite la même chose pour les autres langages.
Le chemin vers l’art abstrait
Comme mot de la fin, je vous dirai que l’art abstrait est un chemin et non une destination. Plus vous vous frotterez à l’abstraction, plus vous découvrirez de nouvelles zones créatives en vous. Alors il est impossible de prédire ce que ça donnera au final.
Avec le temps, certaines habitudes s’installeront et qui sait, votre style s’invitera alors. Mais lors de la phase d’expérimentation et d’apprentissage, il est très important de rester ouverte à toute découverte. De ne pas chercher à tout contrôler et de se laisser guider par le processus.
Voici d’ailleurs l’Article suivant qui traite des blocages en art abstrait: lire l’article suivant ICI.
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4 Comments
Bonsoir Lili, je suis « tombé » dernièrement sur un artiste Anglais qui fait de l’abstraction semi figurative et bizarrement, celle-ci me « parle » plutôt pas mal. A tel point que j’ai pu anticiper une action sur son motif, plusieurs minutes avec que celui-ci ne fasse effectivement le détail graphique qui me semblait vraiment manquer dans sa composition abstraite. Je ne sais pas si « c’est le déclic » mais sa façon de faire me plais beaucoup, je vais continuer à étudier l’abstraction, je pense qu’il y a des choses très intéressantes à explorer dans ce domaine. Amitiés Jean Philippe
Bonjour jean-Philippe,
Très bonne idée de creuser dans une direction qui nous plaît: c’est plus productif que de se forcer à creuser dans tous les sens et de risquer de se perdre!
Bonne recherche!
Lili
C’est toujours un immense plaisir d’écouter tes conseils et ta façon de nous faire partager ta passion pour la peinture. Grâce à toi, l’envie d’approcher ou de tester d’autres expressions de peinture est une réelle motivation pour persévérer dans l’art qui nous intéresse. Merci infiniment Lily et « Bonne Année »
Merci Suzanne pour ton commentaire 🙂
Bonne année à toi aussi, remplie de créativité !
Lili