Dans un premier article, je vous parlais de la qualité de la peinture (à lire ICI), mais là, on va parler des couleurs de base en peinture acrylique!
Parce que c’est beau la peinture, mais si on doit acheter TOUTES les couleurs, ça coûte cher! Il est donc important d’apprendre à faire ses mélanges. Mais pour ça, il faut avoir les bonnes couleurs de base. Car lorsque vous souhaitez avoir un mauve/violet vibrant en mélangeant votre bleu et votre rouge et que finalement vous obtenez un brun chocolat… ou un beau lilas (c’est beau, mais ce n’est pas ce que vous vouliez!)… c’est que vous avez probablement des couleurs de base qui ne sont pas celles qu’il faut.
Rentrons donc dans le sujet des couleurs pour mieux les comprendre et savoir lesquelles acheter.
En peinture acrylique, on ne travaille pas avec des couleurs, mais avec des pigments
En effet, lorsque l’on parle du bleu, duquel parle-t-on? Bleu cyan, phtalo, outremer, de Prusse, céruléan, primaire, clair, ciel…
Les noms des couleurs ne sont pas uniformisés entre les marques. Un bleu primaire peut-être bleu-gris dans une marque, et bleu cyan dans une autre. Un gris de Paynes peut être quasiment noir dans une marque, et très bleuté dans une autre.
Ce qui compte réellement, ce n’est pas le nom de la couleur, mais les pigments utilisés!
Un seul pigment ou plusieurs? Et comment savoir quels pigments sont dans votre tube de bleu? Il faut chercher les appellations « PB xx » pour les bleus. P pour pigment, B pour « Blue », « bleu » en anglais. Et les deux xx, c’est pour le nombre qui suit.
Par exemple, PB 29, c’est le bleu outremer. Certaines marques l’utiliseront pur pour leur tube de bleu outremer, d’autres le mélangeront avec d’autres pigments. La recette peut varier. Voici deux exemples de deux marques différentes. L’une utilise PB 29 seulement, l’autre une recette de PB 15:3 + PB 29 + PV 23.
Quels pigments pour quelles couleurs?
Chaque marque va varier le nom. Ce n’est vraiment pas pratique pour nous. À part des classiques, comme le bleu outremer, il peut y avoir de grosses variations.
Par exemple, pour certaines marques, le nom « jaune primaire » fait référence à un jaune citron et d’autres à un jaune orangé.
La seule chose qui ne varie pas, c’est le code des couleurs. Ce code est international. Mais pas besoin de le connaître, ni même de retenir tout ça. Car je vais vous guider pour apprendre à choisir vos couleurs de façon concrète. Non seulement en évitant un piège courant, mais aussi grâce à votre propre pratique.
Choisir vos couleurs primaires
Le but est d’avoir des couleurs de base pour pouvoir ensuite faire le plus de couleurs possibles grâce à des mélanges.
Les couleurs primaires en peinture acrylique
En peinture, ce sont le jaune, le rouge et le bleu.
Petite parenthèse:
Attention, en ondes lumineuses, c’est différent, alors ne vous disputez pas avec quelqu’un qui vous dit que non, c’est vert, rouge, bleu. Cette personne parle de lumière (comme nos anciennes télévisions cathodiques).
Sachez que certaines marques utilisent le terme « primaire » mais que cela ne veut pas dire que c’est le cas. C’est juste un nom qu’ils utilisent. Un jaune primaire dans une marque n’est pas forcément le même jaune que dans une autre marque, et n’est pas forcément celui qui vous permettra d’obtenir une belle palette de couleurs secondaires et tertiaires!
Vous allez comprendre…
Le bleu primaire
Personnellement, j’aime avoir deux bleus dans ma boîte à peinture : le bleu phtalocyanine (nuance verte) pour obtenir de beaux verts lumineux par mélange. Et le bleu outremer pour jouer dans les mauves ensuite par mélange.
Le bleu cyan, le bleu céruléan et le gris de Paynes peuvent facilement être obtenus à partir de ces deux bleus. D’après moi, le bleu de Prusse aussi, mais je n’ai jamais essayé encore.
Donc, pas besoin d’acheter tous ces bleus! Juste le phtalo et l’outremer, et hop, c’est parti!
Souvent, on voit comme conseil de prendre seulement du bleu cyan. Mais je trouve ma palette de vert décevante ensuite. Et surtout, je ne peux pas aller chercher des bleus foncés et profonds, chose que j’adore!
Suivant les marques
À noter que dans toutes les marques, vous trouverez facilement du bleu phtalocyanine et du bleu outremer. Il peut y avoir des variations, mais pas tant. Si vous avez le choix entre bleu phtalo nuance verte ou rouge, prenez verte pour avoir de beaux verts. Mais je dois vous avez que je n’ai jamais essayé le nuance rouge. À faire.
Pour le bleu outremer, méfiez-vous des noms de type « bleu outremer clair », car il y a parfois du blanc dedans. On en parle plus bas dans l’article, car c’est un beau piège!
Le rouge primaire
Je conseille deux rouges : un rouge de type « pompier », qui vous permettra de faire de beaux oranges vifs, et un rouge de type « rose » qui ouvrira la porte de l’univers des mauves et des violets.
Les noms de ces rouges peuvent beaucoup varier d’une marque à l’autre. Le rouge « pompier » va souvent s’appeler « Rouge de cadmium » (clair ou moyen), mais pas toujours. Pour le rouge « rose », vous trouverez souvent le terme « magenta » dans le nom. Magenta primaire, Rouge magenta, Magenta quinachridone… là encore, faites attention si jamais vous avez le terme « clair » (voir plus bas dans l’article, quand je parle du piège à éviter à tout prix!).
La question du cadmium
Le cadmium est un composé toxique qui a beaucoup été utilisé pour faire de beaux rouges et des jaunes aussi. Il est encore utilisé d’ailleurs. C’est un composé toxique, et maintenant, la plupart des compagnies utilisent une imitation. Vous trouverez sur le tube les mots suivants : imitation, imit., nuance, teinte, hue (nuance en anglais).
Si vous avez un tube de cadmium (rouge ou jaune) réel, ne paniquez pas non plus! Finissez le tranquillement et achetez-en un différent la prochaine fois.
Certaines artistes préfèrent tout de même acheter toujours du cadmium réel car il paraît que la couleur est plus éclatante. À vous de décider.
Le jaune primaire
Pour le jaune, un beau jaune de type « citron » pourrait suffire. Mais j’aime tout de même em avoir deux, car je suis fan des oranges, et je trouve que parfois, mes oranges fait à partir du jaune citron sont un peu éteints. Moins vifs. Alors je prends un jaune « citron » (pour faire des verts éclatants) et un jaune « moutarde à hot-dog » (jaune orangé) pour faire de beaux oranges bien vifs!
Là encore, les noms vont beaucoup varier d’une marque à l’autre. Le jaune citron peut s’appeler jaune primaire, jaune de hansa, jaune de cadmium clair… et le jaune orangé peut devenir jaune de cadmium foncé, jaune primaire, jaune diarylide…
Ce qu’il faut, c’est faire confiance à votre œil. Le jaune citron doit légèrement tirer vers le citronné justement. Comme s’il y avait une pointe de vert. C’est un jaune très « frais ». Le jaune orangé est plus facile : la moutarde à hot-dog a exactement cette teinte, haha! On peut penser à un jaune doré aussi. Un jaune d’œuf pâle.
Les jaunes à éviter
Il ne sert à rien d’acheter des jaunes ocres : la plupart du temps, vous pourrez les faire à partir de vos couleurs primaires! Attention aussi, si vous êtes sensibles, aux jaunes de cadmium (voir le chapitre sur le cadmium dans le rouge primaire). Et puis, on revient toujours à ce piège terrible de l’ajout du blanc par les compagnies. J’en parle en détails plus bas!
Les autres couleurs de peinture acrylique à avoir
Le blanc de titane.
Le noir de mars.
Et si vous souhaitez gagner un peu de temps, un brun de votre choix. On peut fabriquer nos bruns à partir de nos couleurs primaires, mais on peut aussi aller plus vite, avoir un brun de base (ombre brûlée, ombre naturelle, terre de sienne brûlée ou terre de sienne naturelle) et le modifier légèrement suivant nos besoins.
Le piège le plus courant en choisissant vos couleurs en peinture acrylique.
Ce piège, on tombe toutes dedans.
Si jamais vous voulez faire un beau bleu profond, mais que votre couleur bleu primaire est un cyan clair. Ce sera impossible. Et pourquoi? Tout simplement parce que dans votre tube de peinture, il y aura du blanc!
Beaucoup de compagnie mettent du blanc dans leur couleurs de base. Pourquoi? Pour deux raisons :
1. Le blanc éclaircit la couleur dans le tube
Ça la rend plus visible, donc plus attirante pour l’artiste débutante. Un beau bleu ciel donne plus envie qu’un bleu tellement foncé qu’on croirait du noir. Sauf que lorsque vous voudrez obtenir un violet par mélange, vous n’y arriverez jamais! Ce sera toujours du lilas. Alors vous ferez quoi? Vous irez acheter un beau violet! Et la compagnie est contente : vous achetez plus de couleurs!
2. Le blanc opacifie les couleurs transparentes
Les pigments ne sont pas tous opaques. En fait, beaucoup sont transparents à la base. Sauf que lorsque l’on peint avec du jaune par dessus une couleur foncée, il n’apparaît pas jaune. Car il est transparent. Alors ça manque de lumière. On retourne alors au magasin et on demande un jaune opaque. Mais voilà, les pigments jaunes sont tous transparents! Alors les compagnies vous concoctent une belle recette avec un blanc de titane dedans, blanc qui est très opaque. Et tout le monde est content.
Jusqu’au jour ou vous voulez obtenir un beau orange vif : impossible! Dès que vous rajoutez du rouge dans votre jaune, vous obtenez une belle couleur pêche ou saumon. Pas un orange vif. C’est normal! Le blanc qui est dans votre jaune vient transformer votre pointe de rouge en rose. Impossible d’avoir un orange vif! Alors vous courrez au magasin pour acheter du orange vif direct dans le tube.
Et la compagnie se frotte les mains.
Comment éviter ce piège et avoir des bonnes couleurs de base?
Il vous suffit de chercher sur les pots et tubes les noms des pigments utilisés. Et dès que vous voyez PW6, vous reposez le tube! Bien sûr, je parle pour les couleurs primaires. Car si vous souhaitez vous faire plaisir en achetant un beau turquoise qui vous fait de l’œil, c’est normal qu’il y ait du blanc dedans! Ça fait partie de la recette!
Avec quelles couleurs compléter votre boîte à peinture acrylique?
Avec n’importe quelle couleur qui vous plaît! J’adore acheter un petit tube d’une couleur et essayer ensuite de la reproduire avec mes couleurs de base. Comme ça, je n’aurai plus besoin de l’acheter la prochaine fois. Bien entendu, il faut noter la « recette », sinon, on ne s’en souvient plus!
Certaines couleurs sont impossibles à obtenir, même par mélange des couleurs primaires. Ou alors, on y arrive, mais elles sont moins éclatantes. Dans ces cas-là, ça vaut la peine d’en acheter. Mais laissez votre pratique vous guider : au fur et à mesure que vous peignez et que vous essayez d’obtenir les couleurs qui vous tentent, vous pourrez compléter votre mallette. N’achetez pas tout d’un coup!
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Allez zou, à vos pinceaux!
Et n’hésitez pas à me poser vos questions dans la zone des commentaires ci-dessous! Je réponds toujours avec plaisir.
D’ici mon prochain article, osez devenir l’artiste en vous ❤️
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2 Comments
Merci pour les explications Liliflore. Toujours aussi intéressante !
Bonne semaine
Carole
Merci Carole! Bonne semaine à toi aussi 🙂
Lili