La création, un processus de libération

Note: afin d’alléger le texte, la forme féminine est employée sans aucune valeur discriminatoire.

Il m’arrive souvent de me demander : mais pourquoi je suis artiste? Pourquoi j’ai choisi cette voie de la création, qui, il faut l’avouer, n’est pas la plus facile? Toujours en train de me remettre en question, de me demander de quoi demain sera fait…

N’était-il pas plus facile avant, pour moi, de simplement aller au travail, revenir, manger, dormir?
Mmmm, peut-être plus facile, mais la vraie question est : « Étais-je heureuse? »

En fait, je n’étais pas malheureuse, car je suis plutôt de nature enjouée. Mais je ne me sentais pas accomplie. Comblée. Je sentais que quelque chose manquait dans ma vie.

J’ai tout essayé…

Depuis toute petite, je sentais que la réponse se trouvait dans le changement. C’est Albert Einstein qui a dit

« La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent ». – Albert Einstein

Intuitivement, j’ai très vite compris ça, et dès que je ressentais que je n’étais pas heureuse, ou pas à ma place, j’essayais quelque chose de nouveau.

J’ai changé de domaine d’études, j’ai changé de pays (et même de continent), changé de petit copain, changé de maison, changé d’emploi, je suis même retournée aux études… et un jour, j’ai compris que tous ces changements étaient extérieurs.

Je me suis alors posé la question : mais qu’est-ce que je veux au fond de moi?

Un jour, quelqu’un m’a dit « Trouve-toi une passion. » À cette époque, j’en avais une : le vélo. Mais voilà, cette passion était trop dépendante des autres : faire attention sur la route, partir en voyage quand ma boss veut bien me laisser prendre des vacances… Alors j’allais au travail en vélo, à l’épicerie en vélo, voir mes amis en vélo. Mais cela ne me suffisait pas. Je me sentais encore prise dans des contraintes.

C’est là que j’ai compris que je voulais un espace de liberté totale. Un espace où je peux tout faire, sans que personne, même pas moi-même, me dise « C’est bien » ou « C’est pas bien ».

Puis, j’ai rencontré l’Amour dans les yeux de Bruno. C’était en 2012.

Bruno Larue, photographe, mais surtout, mon amoureux 🙂

Cela faisait quelques jours seulement que nous étions ensemble, et Bruno me demande « Tu fais quoi de ta vie? » Alors je commence à lui parler de mon emploi (mes emplois) et il me coupe en disant « Non, mais je veux dire toi, qu’est-ce qui te fait vibrer? Pas ton emploi, mais plutôt tes passions. »

Je restais bouche-bée! Je pense que c’était la première fois que quelqu’un me demandait ça! Alors je lui parle du vélo, de l’écriture, et un peu de la peinture que j’ai commencé il y a quelques années mais à laquelle je n’ai plus vraiment consacré de temps. Pourtant, dans cet appartement, il y a une véranda qui était censée se transformer en atelier de peinture…

Cette conversation m’a beaucoup amené à réfléchir. Bruno était lui-même photographe, et venait de prendre la décision de laisser le côté commercial prendre moins de place pour développer le côté plus créatif de son activité, sa passion : la photographie. Je vous invite d’ailleurs à lire sa version de « La création, un processus de libération » dans son article ici.

J’ai alors acheté le livre « Libérez votre créativité » de Julia Cameron

Je vous en parle souvent de ce livre. Je l’adore. Très rapidement, il m’a permis de comprendre que j’avais besoin de créer. J’ai alors ouvert un premier blog, car je me sentais à l’aise avec l’écriture. Mais après quelques mois, la peinture venait régulièrement envahir mon esprit et cognait à la porte de mon atelier.

« La créativité, c’est de l’oxygène pour l’âme » – Julia Cameron

Et puis un jour…

… je voulais faire une sieste, mais je n’y arrivais pas car j’avais une image dans la tête.

L’image d’une rose. Immense, sur une toile. J’avais acheté une toile vierge il y a quelques temps, et cette rose dansait dans ma tête. Mais c’était quasiment une obsession! Je ne pouvais pas fermer l’œil. Je ne pouvais plus penser à autre chose. Je me sentais complètement bloquée!

Alors je me suis levée en me disant; si je ne sors pas cette rose de ma tête, je vais être incapable de penser à autre chose le reste de ma vie.

Et je l’ai peinte.

Un de mes tous premiers tableaux. Celui qui m’a donné des ailes. @LiliFlore, reproduction interdite.

C’est là que j’ai ressenti un immense soulagement. Un poids est descendu de mes épaules. J’ai compris enfin à quel point cet espace, entre moi et la toile, était un espace de liberté totale!

Je fais ce que je veux avec mes couleurs : je m’amuse, j’essaye, je découvre. Et le temps s’arrête. Je laisse une trace de moi. Une preuve que j’existe, un bout de mon histoire. Qui me ressemble, de la façon que j’ai envie qu’elle me ressemble.

Libre!

Je suis libre enfin!
Et puis, j’entends un bruit
Un bruit de porte de prison qui dit « Est-ce que cela va plaire aux autres? »
BROUM!

Mon cerveau commence à vouloir m’emprisonner à nouveau. Mais je lutte. Et maintenant je sais comment faire pour rester libre : faire taire l’égo qui cherche la réussite dans le résultat. Il faut plutôt ce concentrer sur le voyage intérieur, le processus, le chemin. C’est de cette façon que l’on reste libre.

Créer est un pouvoir libérateur!

Créer, c’est se rappeler que nous sommes le maître de notre vie. Que l’on créé des jolis mandalas avec des feuilles mortes, des petits êtres mystérieux fait de roches superposées, ou bien des petits mots doux, l’on donne vie à quelque chose. L’on devient une créatrice.

Ce sentiment est très puissant. Très porteur. Mais très fragile.

Car nous sommes habituées à juger, comparer, performer, plaire…

Alors il est très important de se poser cette question :

« Pourquoi je crée? »

Pourquoi créer?

Personnellement, ce sentiment de pouvoir faire ce que je veux, quand je veux, de la façon que je le veux… j’adore ça, et c’est plus fort que tout.

La création me permet d’être moi-même, de me comprendre, et même de communiquer et partager avec les autres… de la façon qui me plaît.

Le désert de sel -16x48pouces – @LiliFlore, reproduction interdite

Je n’ai pas d’autres règles que les miennes. Je n’ai pas d’autres limites que celles que la peinture et que mon esprit m’imposent. Et plus j’ai de l’expérience, plus je me rends compte que ces limites sont trèèès extensibles.

La création me permet de devenir moi, et de mieux partager et communier avec vous. En toute liberté!

C’est un processus qui m’emplit de joie. Et qui me libère de toutes ces contraintes que la vie quotidienne peut nous dicter.

Créer, un processus de libération

Alors j’ai parlé beaucoup au « je » dans cet article. Car je pense que chacun a ses réponses, et je ne détiens pas LA vérité. Peut-être que pour certaines d’entre-vous, créer (que ce soit en peignant ou autre), c’est une façon de chercher la reconnaissance. Ou bien une façon d’évacuer vos frustrations, vos peurs, vos joies. Peut-être que c’est une façon de faire de l’argent, une façon de rester active, une façon de vous intégrer dans un groupe.

Et peut-être même que c’est une combinaisons de plusieurs raisons. On a toutes nos réponses.

Mais si ce que je vous ai dit dans cet article résonne un tant soit peu avec votre âme, dites-vous que vous tenez un joyaux entre vos mains : VOTRE LIBERTÉ!

La liberté est à l’intérieur

Créer, c’est comme penser tout haut, mais en couleur (ou en forme, en musique, en photo … cela dépend de votre passion). Et la liberté de pensée est totale : personne ne peut lire les pensées, donc, on est libre de penser ce que l’on veut.

Mais dès que l’on parle de liberté d’expression, il y a tout de même des contraintes. C’est normal, car comme le dit l’adage:

« La liberté des uns s’arrêtent là où commence celles des autres ».

Sauf que si vous décidez de choisir un moyen d’expression artistique, vous retrouverez à nouveau cette liberté (presque) totale!

L’art est, d’après moi, un immense terrain de jeu où chacun est libre de respecter les règles qui l’intéressent! Celles de la peinture, de la photo, de la joie, de la musique, de la sculpture, de la tristesse, de la colère, du réalisme, de l’absurde, de l’abstrait…

J’en profite pour vous présenter quelques créations que j’aime beaucoup: une photo de mon conjoint Bruno Larue, artiste photographe, une chanson de mon ami Clément Courtois et de son groupe de musique Majordome, et une de mes peintures dans un style très différent. Dans ces 3 créations, il me semble que l’on ressent cette soif de liberté qui dirige la vie d’un artiste. Chacune de leur manière.

PHOTO

Deep Water – Photographie ©Bruno Larue , reproduction interdite

MUSIQUE

La chanson « Veut, veut pas », de Majordome (mon ami Clément est le chanteur, celui avec le parapluie(?) ou la canne, au choix, hihi.). Vous pouvez l’écouter et la mettre dans votre playlist sur Spotify ici: https://open.spotify.com/album/0Kt3f8eIbYTJUylznIqlLh

Et pour celles qui, comme moi, n’ont pas de compte Spotify, voici la chanson sur YouTube. C’est la première d’un nouvel album qui sort chanson par chanson ces temps-ci (octobre 2020):

PEINTURE

Le Gardien de la Forêt.2 – Techniques mixtes sur papier – 9 x 12 pouces – @LiliFlore, reproduction interdite

Expression libre, liberté, voyage, style personnel, histoire de vie… l’art n’a pas de limite. C’est ça qui est génial!

Choisissez VOTRE liberté

Créer, c’est alors un acte de libération intérieure. On choisit sa liberté, et on s’amuse. Personnellement, c’est ce que je recherche lorsque je peins. D’ailleurs, j’ai remarqué qu’en général, lorsque j’écris un article, que je tourne une vidéo ou que je créé un nouveau cours, je ressens moins le besoin de peindre.

Car j’ai déjà créé ce jour là.

Mon besoin de créer, mon envie de liberté a été comblée cette journée-là, alors je me sens rassasiée. Puis, tout comme on aime manger différents plats de résistance pour goûter à autre chose, la journée d’après, je prends plutôt les pinceaux.

Créer, c’est devenir soi, enfin!

Je suis persuadée que lorsque l’on crée, on s’approche de notre véritable Soi. On comprends qui l’on est, on devine des pensées, des rêves. On « joue » dans notre être et on est alors plus enclin ensuite à prendre les bonnes décisions dans notre vie.

Plus je créé, plus ma vie est intéressante. Plus je créé, plus je suis joyeuse. Plus je crée, plus je me sens libre!

Créer en peinture

La peinture, c’est génial, car il n’y a pas beaucoup de limites. On peut inventer un nouveau monde, il n’y a pas vraiment de discordance. On peut s’intéresser à tous les sujets, tous les styles. Et on peut créer très vite (grâce, notamment, à la peinture intuitive). On peut faire ça de chez nous, avec un coin de table. On ne dérange pas les autres (je pense aux musiciens : pas facile de jouer sans déranger les voisins!).

Alors certains diront : oui mais il faut connaître les techniques! C’est vrai, mais seulement si on souhaite que ce soit beau, ou très proche de ce que l’on veut exprimer. Sauf que dans un premier temps, on peut juste se dire que l’on veut s’amuser à créer, sans intention particulière, et puis au fur et à mesure que l’on progresse, on peut commencer à se fixer des objectifs. Pas trop tôt, pas trop durs, sinon, on devient alors prisonnières de nos attentes (et l’égo revient alors en force)!

Soyez la gardienne de cette liberté!

Apy – acrylique sur toile – 12x36pouces – @LiliFlore, reproduction interdite

Donc attention, il y a des pièges! La reconnaissance des autres, la performance en sont deux principaux, mais il en existe d’autres. Soyez alors la gardienne de votre espace de liberté. Rappelez-vous pourquoi vous peignez, et écrivez-le en gros quelque part à la vue dans votre maison!

Histoire de continuer à avoir du plaisir à peindre. Et de continuer à devenir de plus en plus libre!

Oublier le résultat dans un premier temps, et amusez-vous, profitez du voyage que la peinture vous offre.
Amusez-vous à sortir de votre zone de confort pour découvrir, expérimenter : changez de sujet, de couleurs, de médium…

Lancez-vous des défis amusants, anodins, ou au contraire, déstabilisants.

Bref, partez à la découverte de vous-même grâce à la peinture! Vous verrez, le voyage est superbe, et le sentiment de liberté qui l’accompagne est incomparable!

Voilà! Comme d’habitude, j’ai hâte de lire vos commentaires sur le sujet 🙂

PS : Besoin d’un coup de pouce?

Si jamais vos nœuds du cerveau, comme j’ai l’habitude de les appeler, vous empêchent de vous sentir libre, j’ai créé une formation spécialement pour aider les artistes à se libérer dans leur pratique de la peinture. Ce serait tout de même bête de ne pas vous donner sa description à la fin de cet article. Car c’est complètement lié, et cela a déjà aider plusieurs artistes à « dénouer leurs nœuds du cerveau»! Voici la page de description ici de la formation « Partez à la rencontre de votre artiste intérieure ».

Et si les inscriptions sont fermées, en étant abonnée à ma liste d’envoi, vous recevrez les informations quand les portes rouvriront!

D’ici le prochain article, osez devenir l’artiste en vous ?

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