Et bien, cela fait longtemps que je n’ai pas écrit.
Bien des choses se sont passées.
Mon été fut chargé de symposiums et de projets. J’ai fait de superbes rencontres et j’ai appris plein de choses.
Mais je n’ai toujours pas répondu à ma question : qui suis-je ?
Je croyais l’avoir fait. Je pensais me comprendre, je croyais me connaître.
Mais derrière mon sourire et ma bonne humeur, certains nuages cachent toujours mon soleil.
Ma lumière.
Un jour, quelqu’un m’a dit que le prénom Aurélie signifiait « Ma Lumière » en hébreu.
Je n’ai pas vérifié, car j’ai aimé et j’ai voulu garder cela vrai à mes yeux.
Longtemps j’ai détesté mon prénom: en France, 15 % des filles de ma génération s’appellent Aurélie. Rien de plus banal, de plus courant et de moins original.
Et puis je suis arrivée au Québec où ce nom était méconnu :
Préposé à la photocopieuse : « Aurélie ? Avec un « H » ou avec un « O » ?
Moi : – Je vous aime ! Voulez-vous m’épouser ?
Ce fut le début de mon histoire d’amour avec moi-même.
J’étais là, devant mes yeux depuis toujours, et je n’avais jamais vu combien je pouvais être belle.
Mais après les premiers mois, comme dans toute relation, la nouveauté s’estompe et la routine prend le pas. Je redevenais celle que j’avais été à mes yeux, et je perdais mon sex-appeal. Puis cette collègue juive me dit cette fameuse phrase: « Aurélie, cela veut dire « Ma Lumière » en hébreu »… piqûre de rappel.
J’ai un beau prénom aux yeux de beaucoup, pourquoi pas à mes yeux ? Je suis forte et téméraire d’avoir osé traverser un océan et d’avoir recommencé ma vie. Pourquoi devrais-je l’oublier ? Tout est possible.
Alors, j’ai commencé à peindre. À écrire aussi, certains s’en souviendront peut-être. Et tout est allé plus vite. Exposition, symposium, site web… wahou ! Ce rêve n’était pas si impossible finalement!
Mais maintenant, me voilà à nouveau dans une routine.
Je me questionne.
Que dois-je peindre ?
Qu’est- ce qui vend ?
Cela va-t-il plaire ?
Et j’oublie de me plaire.
Et j’oublie à nouveau qui je suis à force de vouloir trop vous plaire.
Heureusement, je reconnais maintenant ces moments.
Ces moments d’anxiété, de peurs. Ces moments qui ne sont pas là pour me faire reculer, mais au contraire, qui sont des signaux pour me montrer quel chemin ne pas prendre.
À condition de reconnaître le signal.
Alors, j’ai décidé de me faire plaisir.
Ma série en cours, sur les fables d’Ésope, en est le résultat (Lien vers l’album FB de la série en cours).
Et j’en suis fière car je me retrouve, et je répond un peu à ma question, à notre question à tous :
Qui suis-je ?
Et grâce à cela, et bien, maintenant, je crois que je peux le dire: j’aime qui je suis, même si je ne comprends pas toujours tout…
– LiliFlore

Fable d’Esope par LiliFlore – La Chatte et Aphrodite Acrylique sur toile – 12×24″ – (détail)

Fable d’Esope par LiliFlore – L’Ours et les Deux Voyageurs Acrylique sur toile – 24×24″ – (détail)
4 Comments
Bonjour Aurelie
Belle echange avec toi hier au vernissage de Passio Rouge
Bonne continuité…
Merci, et oui j’ai bien aimé échanger avec toi!
Au plaisir de se revoir 🙂
Belle, authentique et généreuse ….c’est toi Lili !
hâte de te revoir
Hihi 🙂
Merci.
Le miroir des yeux des autres et la meilleure façon de se voir 🙂
Mais il faut choisir quels yeux regarder.
J’aime regarder les tiens, je me sens toujours bien, alors oui, à bientôt Georgia!