Quand on commence à exposer, vient toujours le moment où l’on se pose la question de faire ou non un symposium de peinture. Ou parfois, on en fait déjà, mais on n’est pas bien sûre de faire les bons choix organisationnels. Voici quelques conseils tirés de mes expériences.
À la demande d’Olivier (merci pour ta question, tu m’as aidé pour trouver le sujet de cet article), voici un article qui vous aidera. Dans cet article, je vous parlerai des choses de base à apporter, que ce soit au niveau du matériel ou des toiles à choisir, et des petits trucs que l’expérience m’a apprise. Mais n’oubliez pas qu’une chose très importante dans l’équation, c’est également votre capacité à parler avec les visiteurs! Et ça, c’est un sujet un peu plus long. Je donne d’ailleurs des trucs pour vous aider à devenir meilleur vendeur sur cette page: cliquez ici.
Mais revenons à nos moutons (qu’est-ce que j’aime cette expression!)
Comment s’organiser pour un symposium de peinture? Je vais me forcer pour bien expliquer même quand je n’ai pas de photos et je suis sûre que vous comprendrez l’essentiel. Posez-moi une question dans les commentaires sinon. C’est parti!
À préparer avant le symposium
Voici une liste de choses qui peuvent paraître anodines mais qui vont prendre du temps à faire avant le symposium, et qui vont vous aider à avoir un beau kiosque de présentation:
- Peindre le contour de vos toiles (ouhhh qu’on n’aime pas ça en général, mais ça va vraiment donner un look pro!);
- Installer le fil métallique pour suspendre vos toiles. Même si vous n’en avez pas besoin, ça rassurera l’acheteur potentiel de voir qu’il a juste à accrocher la toile en arrivant chez lui;
- Écrire au feutre permanent à l’arrière de vos toiles: « Oeuvre originale (votre nom), Titre, Médium, dimensions, année (facultatif) et moi je rajoute mon site web et les mentions de droits d’auteurs (©Tous droits réservés, Reproduction interdite) »;
- Préparer vos étiquettes, idéalement à l’ordi, quitte à laisser la place du prix vierge pour pouvoir imprimer toujours les mêmes étiquettes et changer seulement vos prix au fur et à mesure qu’ils évoluent. Moi je suis mauvaise élève sur ce point, je le fais toujours sur place et à la main… mais c’est mon défi de cette année, haha!
- Penser à une bannière ou une pancarte pour accrocher sur le haut de votre kiosque. Parfois le sympo en donne une d’office, mais si vous en faites une personnalisée, ça attire plus l’oeil;
- Faites vous des cartes d’affaires!!! Et imprimez-en beaucoup, le but étant d’en distribuer le plus possible! Signets, cartes postales, pamphlets aussi, mais si vous les vendez, ça marchera moins bien. Il va falloir être créatif pour donner vos cartes d’affaires avec un beau sourire;
- Avoir un portfolio avec une biographie / démarche et toujours sympa aussi. Perso, d’expérience je me suis rendue compte que peu de gens la consultent, alors je ne le fais plus, mais idéalement, c’est toujours bien de le faire quand même et de l’afficher plutôt que de le mettre en consultation posé sur une table.
Le matériel de base
Le chapiteau
J’ai pris le mien sur kijiji, mais il paraît qu’à Costco il y en a des bons. Faites toujours un montage dans votre cour avant le premier symposium de l’année afin de voir si tout est ok, et d’essayer quelques arrangements de toiles pour voir si ça marche bien.
Le système d’accrochage
Il existe tellement de possibilités! Promenez-vous et regardez le système des autres artistes. Demandez-leur aussi un peu les pour et les contre.
Personnellement, j’utilise du grillage « cage à poules » que je fixe avec des « tire wraps » sur la structure.
Inconvénients: tout le poids des toiles « tire » sur la structure et parfois, les pattes de mon chapiteau faiblissent. J’ai ajouté des piquets de bois pour supporter le tout. Comme si mon chapiteau avait d’autres pieds finalement. Autre inconvénient: on voit la grille entre les toiles.
Les autres systèmes:
Les chaînes – J’ai essayé et je dirai: PLUS JAMAIS!!! Ça bouge, les toiles sont toutes bancales, et ça balance avec la moindre brise. Mais je vois des artistes qui aiment ça. Le truc: ils les fixent au sol, donc parfait quand c’est du gazon, mais sinon… problème!
Les structures de bois – Ça a l’air vraiment cool! Certains les font « maison », d’autres les achètent. Avantages: super beau, solides, durables, stables. Inconvénients: cher (en argent ou en temps à faire), prend de l’espace dans l’auto. Est parfois long à installer (tout dépendant du système). Ne permet pas toujours beaucoup de flexibilité dans l’arrangement des toiles.
Les faux grillages en plastiques – Je ne sais pas trop comment ça s’appelle, mais ça ressemble à du grillage mou (rechercher « Grillage en plastique » sur Google, et vous trouverez des images, je ne peux en mettre ici car je n’en ai pas trouvé aves les droits d’auteurs adéquats). Peut-être que ça sert pour faire pousser des légumes. Avantage: léger, facile à transporter et à installer. Coût = j’imagine que ce n’est pas cher ? Inconvénient: ne peut pas supporter des grandes toiles, car le plastique se déformerait sous le poids. Pas toujours très beau si l’installation n’est pas parfaite.
Dites-moi dans les commentaires si vous pensez à un autre système.
Les toiles
LA question: qu’est-ce que j’amène comme toiles???
Premier point hyper important, et trop souvent négligé par les artistes: LES DROITS D’AUTEUR!
En effet, vous ne pouvez vendre ou utilisez une toile pour votre promotion dans un évènement SI VOUS NE DÉTENEZ PAS LES DROITS D’AUTEUR DE L’IMAGE. Donc, si vous avez copié une photo sur le net sans l’autorisation explicite du photographe, vous ne pouvez pas exposer votre toile! Également, si vous vous êtes fortement inspiré du style d’un autre artiste, attention! La limite est mince entre l’inspiration et le plagiat. Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à lire ou relire mon article « Inspiration ou copie? Comment respecter les droits d’auteur »
Il m’arrive régulièrement de voir une toile d’un artiste peintre d’après une photo du net que j’aurai aimé faire, mais dont je n’ai jamais pu retracer le photographe, et donc, je n’ai pas pu lui demander. Je demande alors à l’Artiste: « Wow! Comment t’as fait pour retrouver le photographe et lui demander? » et la réponse est invariablement: « Ah bah, j’ai pas demandé, je l’ai prise sur le net! » DANGER!!! C’est du vol! L’artiste est alors passible de poursuites… ne faites pas cette erreur!
Deuxième point: être cohérent dans vos toiles
Ça veut dire quoi?
Les visiteurs arrivent dans votre univers. Idéalement, ils doivent avoir des points de repères (sauf si votre « truc » c’est de justement contourner les repères et la routine avec vos toiles, c’est sûr). Prenons un parallèle: vous allez au resto. Dehors, c’est écrit « Restaurant mexicain ». Vous vous attendez à une devanture aux tons chauds et à un menu en conséquence. Si en rentrant, ça ressemble à un restaurant chinois et qu’il y a de la musique celtique, vous risquez de faire demi-tour.
C’est pareil dans un kiosque de peinture. Soyez cohérent dans le choix de vos toiles. Ça ne veut pas dire qu’elles doivent toutes être de la même série, mais il est préférable qu’il y ait des lignes directrices.
L’année passée, j’ai décidé de bousculer cette « règle » et d’amener 3 styles: mes animaux réalistes, mes abstraits et mes animaux fantastiques. Mais lorsque les gens rentraient dans mon kiosque, le lien était là: j’avais arrangé les toiles de façon à ce que le mur « abstrait » finisse avec une toile qui résonnait avec la toile « animaux fantastiques » qui débutait le mur de cette série etc… bref, il y avait une logique rassurante de couleurs dans l’arrangement des toiles.
Autre point important: les prix. Soyez cohérent aussi. Pour en savoir plus, vous pouvez lire ou relire mon article « Comment fixer le prix de vos toiles ».
Troisième point: être cohérent dans votre discours
Ne dénigrez jamais une de vos toiles! Ne dites jamais que vous aimez moins une toile! Imaginez que pour le visiteur, ce soit sa préférée mais qu’il n’ose pas le dire!! C’est sûr qu’il va repartir en pensant qu’il n’y connaît rien et ne risque pas de vous acheter quelque chose! Dire que vous avez une préférée à la rigueur, mais restez toujours dans l’idée que vous devez aimer toutes les toiles que vous amenez! Sinon, ça va se ressentir.
Racontez des histoires, des anecdotes. Soyez ouvert à la critique (et prêt à en recevoir) mais ne soyez pas sur la défensive. La meilleure réponse à une critique négative, c’est, d’après moi, la phrase suivante: « Vous savez, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas ». Pour apprendre à en savoir plus sur comment devenir meilleur vendeur, je vous invite à découvrir quelques conseils sur cette page (cliquez ici).
Les « divers » indispensables
Voici une liste des petits trucs que l’expérience m’a appris:
- Penser au fait que vous allez rester souvent immobile: il peut faire frais, ou au contraire, vous pouvez être en plein soleil, alors si vous souhaitez avoir l’air toujours en pleine forme, pensez à des vêtements/chaussures en conséquence, de la crème solaire, chapeau, lunettes etc… et aussi le soleil tourne, le temps change: trop froid le matin, trop chaud en après-midi et le lendemain vous êtes malade pour la 2e journée!
- Même si le symposium décide de vous fournir des collations et bouteille d’eau, apportez toujours quelque chose à grignoter et à boire;
- Apportez des outils! On ne sait jamais ce qu’il va se passer: marteau, pince, tire wraps, pince coupante, ciseaux, étiquettes en plus. Crochets pour les toiles! Crochets pour les étiquettes (ou tout autre système d’accrochage). Guenille, « tape », bref, une boîte à outils de dépannage. Si vous choisissez le système « cage à poule » comme moi, prenez des gants de jardinage pour la manipuler, car parfois ça abîme les mains;
- Pensez au vent! Comment maintenir votre chapiteau en place s’il vente (croyez-moi, l’année passée, mon chapiteau s’est effondré à cause du vent et un de mes cadres s’est brisé… pas drôle!);
- Amener chaise et table avec nappe sympa! Table mini si c’est simplement pour poser vos cartes d’affaires ou plus grande si vous mettez du stock. Chaise pour vous reposer dans les temps morts, mais mettez-vous toujours debout lorsque quelqu’un arrive. Pour la nappe, privilégiez uen couleur unie qui mets en valeur ce qu’il y a dessus. Évitez le blanc qui est très salissant. J’aime noir ou gris pâle.
- Prenez votre matériel de peinture si vous devez ou voulez peindre sur place: idéalement, une toile commencée c’est mieux.
Le mot de la fin
Dans tous les cas, il faut que vous soyez à l’aise dans votre kiosque: le première année, je n’arrivais pas à me décider et mon chapiteau était rempli de toiles (bien trop) mais je le voulais comme ça, alors c’est comme ça qu’il devait être, sinon j’aurai eu des regrets. Avec le temps, on apprend à laisser certaines toiles à la maison, mais ne vous frustrez pas, car le but c’est quand même d’avoir du plaisir!
Cet article est déjà assez long. La prochaine étape, c’est de savoir comment interagir avec le public. N’hésitez pas à lire la description de ma formation sur le sujet en cliquant ici.
Et laissez un commentaire avant de partir, ça aide toujours mon blog à se faire connaître!
Bonne création à toutes et à tous, et au plaisir de lire vos commentaires!
À bientôt!
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- de ma banque de photos personnelles et sont soumises à des droits d’auteur;
- ou de sites comme pixabay.com et sont libres de droits (attention, certaines sont à usage éditorial seulement).
14 Comments
Oui merci Llilflore pour ta réponse. Je sais que c’est une question bien personnelle l’encadrement d’une toile mais pour ma part, je préfère peindre sur ce genre de toile parce que je trouve que l’encadrement mets la toile en valeur. À chaque fois que j’ai encadré mes toiles, je les trouvais plus belles, le contour ajoutait un petit quelque chose de plus! Mais je trouve ton idée bonne de choisir des cadres pas chers, comme ça, je pourrais toujours l’enlever et vendre ma toile sans cadre si un client ne la désire pas. Ta réponse m’amène une autre question : si je peins sur une toile galerie, est-il préférable de continuer le motif sur les côtés ou bien il est tout à fait acceptable d’avoir les côtés unis avec une couleur qu’on retrouve dans la toile? Merci beaucoup pour tes conseils!
Les deux sont possibles. Tu peux choisir l’option qui te fait le plus vibrer, car le but c’est de prendre le choix qui durera le plus longtemps. Même si tu as toujours le droit de changer d’idées 😉 . Perso, je n’aimais pas finir sur les bords car je n’aimais pas peindre sur les bords. Mais dernièrement, un nouveau sujet émerge de mes toiles et peindre sur les bords est sympathique.
À toi de voir 🙂
Lili
Merci pour ces bons conseils! Y a une question que je me pose avant d’aller dans un symposium : est-ce qu’il est préférable de faire encadrer nos toiles ou pas? Je peins majoritairement sur des toiles standard et non sur des toiles galeries.
Bonjour Micheline
Alors les toiles minces (ce que tu appelles « standard ») ont souvent besoin d’être encadrées, soit pour répondre aux critères de l’exposition, soit pour être « prête à accrocher ». Le problème, c’est que l’acheteur ne voudra peut-être pas le cadre que tu as choisis. Et surtout, si tu ne vends pas ta toile, le cadre peut s’abîmer facilement avec les différents transports. Personnellement, j’ai changé pour des toiles de type « galerie » (= à bords larges) pour contourner ce dilemne.
Mais si tu souhaites vraiment garder les bords standards, tu peux toujours en encadrer quelques uns, pour donner un « exemple » aux visiteurs. Ou bien utiliser des cadres très standards (cadre flottants noirs ou blancs) peu chers et faciles à remplacer si jamais ils sont abîmés.
Voilà pourquoi de nombreux artistes sont passés aux bords larges (« galerie »).
J’espère que cela répond à ta question.
Bonne expo !
Lili
Merci pour les explications! J’ai une question un peu stupide,
Lors d’un symposium, la bonne pratique est de remettre immédiatement la toile à l’acheteur? Ou demander un dépot et écrire réserver puis la livrer plus tard?
Bonjour Élie,
Il n’y a pas de questions stupides!
En général, on donne la toile immédiatement à l’acheteur. Sauf si les organisateurs demandent une autre pratique. Si jamais tu dois la laisser accrocher (ce qui est rare dans les symposiums mais peut arriver dans les expositions plus longues), soit la toile doit être payée au complet (sans oublier les éventuels frais de livraison), soit, si tu préfères fonctionner avec un dépôt, il doit être non remboursable et suffisamment élevé pour être sûre que tu ne réserves pas la toile pour rien (car si tu dis non à un autre acheteur potentiel et que le premier ne la prends pas finalement, tu auras perdu une vente).
Bon sympo!
Lili
J’ai adoré vous lire! Que des bons conseils! Merci infiniment! Félicitations Liliflore!
Simo
Merci 🙂
Je te relis avec plaisir! Tu as tellement « le tour » de nous donner tous ces renseignements comme d’une amie à une autre. Merci Liliflore!
Merci Carole 🙂
Et merci pour ton don, c’est toujours très apprécié ?
Merci Lili plein de beaux conseils
Ça me fait plaisir Christine!
Merci pour votre commentaire!
J’ai eu la formation du 20 mai et là, je suis trop pleine d’idées pour aller dormir! Heureusement que je suis retraitée. ….Bravo LiliFlore!
Merci Carole! C’était tellement plaisant de te rencontrer en vrai!
Au plaisir de se revoir 🙂