On recherche souvent le perfectionnisme en peinture. À vrai dire, dans la vie aussi. Et la « perfectionniste » est très valorisée dans notre société! Il faut tout faire « comme il faut », ne pas procrastiner, gérer son stress et arriver à nos fins.
Ça, c’est la théorie. En pratique, la perfectionniste fait souvent face à de nombreuses frustrations.
Et voici dans cet article 3 raisons pour lesquelles la perfectionniste qui vit en nous ne devrait pas être présente lorsque nous peignons.
Note: afin d’alléger le texte, la forme féminine est employée sans aucune valeur discriminatoire.
Le perfectionnisme en peinture: quelques réponses en vidéo!
Voici dans un premier temps la vidéo que j’ai faite pour vous. Et en-dessous, vous trouverez des informations complémentaires à l’écrit. Pour chasser le perfectionnisme dans votre cheminement artistique.
Les débuts: perfectionnisme? Déjà?
Lorsque l’on peint, chaque coup de pinceau ou de spatule doit être une nouvelle expérience. Ou tout du moins, le plus souvent possible. On est comme un enfant qui découvre un nouveau monde, sauf que ce monde nait grâce à la couleur que l’on appose sur notre toile. Mais voilà, si l’on attend que le coup de pinceau soit parfait, on ne le posera jamais!
Je me souviendrais toujours d’une de mes premières toiles…
Il est 16h de l’après-midi. J’ai décidé depuis quelques jours que j’allais enfin donner plus de place à la peinture dans ma vie. Mais je ne sais pas quoi peindre aujourd’hui? Une idée germe: une rose. J’adore les roses. Alors je commence à réfléchir comment la peindre. J’ai une grande toile, mais je ne sais pas peindre une rose. Alors je réfléchis encore et encore: je pourrai la rendre un peu abstraite, ou bien « simple ». Je pourrai la faire monochrome. Toute rouge. Mais non, ce serait un peu ennuyant. Et comment je vais faire les pétales? Toute cette réflexion m’épuise et je décide de faire une sieste. Mais la rose me hante. Son image n’est pas claire. Je n’arrive pas à dormir. Finalement, je me lève et je me dis « Tant pis, je peindrai n’importe quoi mais de toute façon il faut que ça sorte ».
Ma rose s’est alors déposée sur la toile. Absolument pas comme je l’avais pensé. Imparfaite mais parfaitement là, et c’est tout ce qui comptais à mes yeux à ce moment: j’avais peint quelque chose! Je n’ai malheureusement pas d’image à vous montrer, elle a disparu. Mais elle reste gravée dans ma mémoire!
Tout cela pour vous dire que lorsque l’on peint, il faut débuter quelque part! Le niveau de perfectionnement que l’on attend de vous, et surtout que l’on attend de soi-même, doit être lié à votre niveau: si vous êtes débutante, comment voulez-vous être satisfaite si vous vous attendez à faire une oeuvre magnifique dès le début!
Ce qui nous amène au 2e point.
La meilleure façon d’apprendre
L’apprentissage, c’est une base de donnée que l’on accumule et dans laquelle nous pouvons ensuite aller chercher des idées. Mais qu’est-ce qu’on accumule? Des solutions qui marchent et celles qui ne marchent pas. Et pour cela, il nous faut de l’expérience.
Quelle est la meilleure façon de gagner de l’expérience? En faisant les choses, et donc, forcément, en se trompant parfois.
La perfectionniste n’aime pas les erreurs. Pourtant, c’est grâce à elles que l’on apprend. Une joueuse de piano, lorsqu’elle se trompe, continue de jouer. Pourquoi une peintre devrait-elle s’arrêter et s’obstiner sur son erreur? À la rigueur, faites comme la pianiste: continuer comme si de rien n’était, et ensuite, faites des exercices pour améliorer ce « passage » plus difficile.
Pas sur votre toile. À côté. Pour pratiquer. Encore et encore. Mais n’allez pas juger l’entièreté de votre oeuvre seulement sur une fausse note! Vous allez non seulement vous frustrer, mais vous allez vous empêcher de découvrir d’autres choses grâce aux erreurs que vous pourriez faire.
L’importance du cheminement
J’ai lu cette phrase quelque part, mais je ne me souviens plus qui l’a dite: « L’oeuvre n’est qu’un sous produit, ce qui compte, c’est le processus pour l’obtenir ».
En effet, même si nous sommes fiers (ou pas) de ce que nous créons, ce qui rend l’art si vibrant, vivant et nécessaire, c’est lorsque nous le pratiquons. La photographe aime sa photo, mais nous fait encore plus vibrer quand elle nous raconte comment elle l’a obtenue.
Et si en tant que peintre nous pouvions simplement claquer des doigts et obtenir une toile magnifique, aimerions-nous vraiment faire de la peinture? Sans peinture sur les doigts, sans pinceaux, sans tablier, sans atelier? La réponse est non. Et si c’est oui, je vous invite sincèrement à faire une remise en question sur votre besoin de faire de l’art…
Le processus artistique est bien plus agréable que le simple résultat. Alors pourquoi être si exigeante sur ce résultat? Soyez plus relax, moins perfectionniste, et vous apprendrez d’autant plus vite. Car plus vous serez heureuse dans le chemin que vous emprunterez, plus vous avancerez vite. La frustration que génère le perfectionnisme risque de vous ralentir.
En conclusion
Dans la vie, la perfection n’est jamais là. Mais tous les moments imparfaits mis ensemble forment une vie magnifique. Réelle, vibrante, spontanée, magique. Votre toile, c’est pareil! Laissez la vivre. Laissez-vous vibrer. Laissez tomber votre perfectionniste intérieur, surtout si vous êtes débutante! Et peignez, tout simplement.
Et attention de ne pas mélanger minutie et perfectionnisme! La minutieuse adore jouer dans les détails. La perfectionniste se frustre à vouloir que tout soit exactement comme elle s’y attendait. Ce n’est pas la même chose! La première est joyeuse, l’autre est plutôt anxieuse…
Comment faire finalement? Mon truc: se rappeler que je ne peux pas TOUT raconter de façon PARFAITE dans une seule et même toile. Sinon, je n’aurai plus rien à peindre! Alors je laisse la place à l’imperfection pour pouvoir peindre une autre toile ensuite…
Souffrez-vous de cette lutte constante avec votre perfectionniste intérieur? Si oui, quels sont vos trucs pour la faire taire? Laissez-les nous en commentaire. Ça profitera à tout le monde!
Bonne création à toutes et à tous et à bientôt !
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8 Comments
C’est avec toi, entre autres, que j’ai appris à ne pas chercher la perfection et à me laisser aller dans l’intuition et l’abandon! C’est tellement plus plaisant ainsi! Comme tu le dis, c’est préférable peindre dans la joie! Bises et belle semaine!
Peindre dans la joie! Tout st dit dans cette phrase, hihi!
Merci pour ton gentil commentaire Cléo!
Bonne semaine à toi itou ❤️
Je suis bloquée sur une toile depuis des mois. J’essaie de l’améliorer depuis de nombreuses semaines et je n’y arrive pas. Donc je l’ai punie dans un coin mais je ne me donne pas le droit et le joie de commencer une nouvelle toile. Tu me stimule à reprendre mes pinceaux.
Merci Liliflore !
Oh il faut absolument continuer à côté! J’ai fini un toile la semaine passée (décembre 2021) que j’avais commencée en… juillet! Et j’en ai une qui attends encore d’être terminée depuis presque un an! Et pourtant, je peins et je joue chaque semaine dans l’atelier. Comme tu le dis: reprends tes pinceaux, hihi.
Bonne peinture alors!
Lili
Mon truc contre le perfectionnisme c’est de te lire ou t’écouter. Il s’envole automatiquement. Merci!
France
❤️ ❤️ ❤️
Merci France!
Tu es géniale! J’adore lire ce que tu écris. Tu es stimulante et tellement dans le vrai.
J’ai dû changer de tablette sans pouvoir sauvegarder ce qui etait dans mes dossiers. Est ce que je dois me reinscrire sur ta liste pour avoir de nouveau ton 1 er livre? Je retournais souvent y jeter un coup d’oeil.
Passe une belle semaine
Merci Carole!Je vais te renvoyer le e-book, ne t’inquiètes pas 🙂