Peindre, ce n’est pas seulement une histoire de technique. C’est aussi une histoire de vie.
Une histoire de confiance,
Et une envie de créativité,
Doublée d’une belle sensibilité…
Je vous parle souvent de créativité et de confiance. Mais je n’osais pas encore dévoiler mon côté hypersensible. Sûrement car j’ai longtemps cru que j’étais un peu handicapée car « trop » sensible.
Je ne voulais pas vous embêter avec mon histoire. Mais finalement, je me suis rendue compte que cette histoire est clairement la base de ma pratique artistique. Alors je vais approfondir cela dans cet article…
Note: afin d’alléger le texte, la forme féminine est employée sans aucune valeur discriminatoire.
C’est une histoire où je vous dévoile un peu plus qui je suis, et pourquoi la peinture est, et sera toujours, mon amie, mon alliée. Et à force de vous lire, je sais maintenant que cette histoire est sûrement un peu la vôtre aussi…
En l’an 2020, j’ai eu 40 ans….
… Et, comme tout âge « charnière », ces 40 ans sont venus avec une quantité de questions du genre « Qui suis-je? Dans quel état gère ? Ou cours-je? (haha)». Souvent, il est facile de laisser ces questions de côté, sauf que cette année-là, en mai 2020, on était confinés chez nous. Il m’était donc difficile d’échapper à cette remise en question(s).
C’est alors que j’ai compris quelque chose. Je le savais déjà, ou tout du moins, je le sentais, mais je ne l’avais jamais vraiment formulé.
J’ai compris que chaque mot, chaque geste, chaque émotion s’ancrait profondément en moi. J’ai compris que chaque mimique, chaque soulèvement de sourcil, chaque souffle était pour moi comme une tempête. Belle tempête purificatrice, ou orage dangereux? Dans tous les cas, une tempête, ça brasse.
J’ai compris que chaque souffrance devenait mienne dès que je la voyais, ou simplement la ressentais. J’ai compris que chaque bonheur explosait en moi comme mille feux d’artifices, et que même si c’était le bonheur d’un inconnu, je pouvais en pleurer doucement, le sourire aux lèvres.
Toutes ces choses, je le savais, puisque je les vivais. Mais je croyais que c’était TROP. Trop sensible, trop fragile, trop vulnérable.
Alors je me cachais derrière une belle carapace.
Une carapace jolie et agréable, que j’ai façonnée avec le temps. Une carapace que j’ai tout d’abord enfilé pour me protéger, puis qui est devenue mon alliée, mon amie, mon masque (c’est à la mode, hihi).
Et là, en mai 2020, j’ai compris que si cela m’avait définie depuis longtemps, il était temps que cela tombe.
Alors, non, je ne suis pas « plus forte ». Ni « plus sensible ». Je ne suis pas « plus courageuse».
Je suis moi, tout simplement. Hypersensible.
Et oui, je sens beaucoup de choses. J’entends tout, même ce petit bruit qui m’indique la présence d’un animal silencieux. Je vois n’importe quelle brindille frissonner sous la brise. J’exulte quand les couleurs des feuilles passent du vert tendre printanier au vert profond de l’été. Et que dire quand les couleurs de l’automne arrivent! Puis, je deviens pensive, rêveuse même, et je repose tranquillement mes yeux lorsque la neige vient tout recouvrir. Mais alors, mon imagination prend le relais, et je « vois » cette ourse qui hiberne avec la vie dans son ventre. J’imagine les oies partir, et devoir laisser les plus faibles derrière eux. Je pleure et je souris devant toutes ces merveilles.
Ces merveilles que la plupart des gens ne voient pas. Ne ressentent pas. N’imaginent pas.
En tout cas, c’est ce que je croyais.
Jusqu’à ce que je devienne artiste.
Et là, je vous ai rencontré. Vous, âmes si sensibles.
Vous, âmes sœurs qui voyaient certaines de ces choses. Et parfois plus!
Vous qui sentez toute cette vie, ces merveilles, mais aussi ces souffrances!
Vous, qui n’êtes ni moi, ni une autre, mais vous-même, tout simplement.
Quel bonheur de savoir qu’il y a tant d’êtres qui peuvent voir ce monde invisible pour la plupart des humains!
Mais…(car il y a tout le temps un mais, il paraît)
Mais il y a un voile. Un voile qui souvent, vient se poser entre la réalité « normale » et notre réalité.
Un voile qui nous empêche de se laisser aller.
Ce voile, c’est cette envie de toujours plaire, de ne pas blesser quelqu’un (parce que nous, on sait ce que c’est, n’est-ce pas?). Et ce voile est très honorable … Mais qu’il est lourd à porter également !!!
Car c’est lui, en fait, qui devient cette carapace lourde pesant sur nos épaules. C’est lui qui nous empêche d’être nous-même.
C’est lui qui se transforme, et qui, de bonté envers les autres, devient méchanceté envers nous-même.
« Je ne suis pas bonne »
« Je ne devrai pas me plaindre, certains vivent des choses bien plus dures »
« Ma vie n’est pas intéressante pour les autres…»
« Je fais toujours la même chose » ou au contraire « Je suis incapable de choisir, je m’éparpille »
Jugement, jugement, jugement.
Et on s’enfonce dans cette zone sombre qui n’existait pas avant. Une pièce triste où l’on se demande comment on va s’en sortir. C’est le défi d’une âme hypersensible…
Et un jour, quelqu’un dit une phrase.
Cette phrase est dite par quelqu’un que l’on le connaît bien, ou alors c’est une phrase lancée par un parfait étranger. Ou parfois, l’on est simplement témoin d’une scène. Quelque chose de banal, ou au contraire, d’extraordinaire, impossible à savoir d’avance.
Et cette personne, cette phrase ou cette scène nous fait prendre conscience de quelque chose de vital : dans cette pièce sombre du jugement de nous-même, il suffit de descendre le regard vers nos mains. Et là, il y a quelque chose dans nos mains. Un pouvoir. Pour moi, c’est un pinceau. Et ce pinceau est capable de peindre une porte, puis une fenêtre, et de mettre de la couleur sur les murs. (Pour d’autres, ce sera un instrument de musique, un stylo, ou même un outil quelconque.)
Derrière la fenêtre que je peux peindre dans cette pièce sombre, il y a un paysage d’été avec mille fleurs, ou une petite fille qui sourit. Ou encore, des couleurs et des formes abstraites qui nous font du bien et nous attirent!
Je repeins mon univers. Je ne réfléchis pas, je mets de la couleur sur mon intérieur. Sur mon âme et mon corps aussi.
Tout devient plus simple.
Jusqu’à que je recommence à se demander : mais cela va-t-il plaire?
Et là, la lumière s’éteint à nouveau. Il faut tout recommencer…
Être sensible, ou hypersensible, est un cadeau du ciel.
Il nous permet de peindre notre vie (ou l’écrire, la chanter, la construire, tout dépendant de votre passion).
Mais cela vient avec un défi.
Un défi de taille.
Celui de faire face aux autres sans carapace. Dans toute notre vulnérabilité, hypersensible ou non:
- Savoir dire : ça ne te plaît pas, ce n’est pas grave, ça me plaît, à moi.
- Et savoir penser : ce n’est pas à la mode, tant pis, c’est ma mode à moi, pour le moment, et j’aime ça.
- Tout en essayant de comprendre que: ça n’intéresse pas les autres, et alors? Ça me nourrit spirituellement et ça m’aide à tenir debout, c’est déjà beaucoup non?
En peinture, j’aime dire qu’il y a le corps et l’âme. Où se trouve cette partie hypersensible?
Le corps de la peinture, c’est la technique, le résultat final, le style, les outils. C’est important, il faut prendre soin de son corps.
Mais le plus important est trop souvent oublié : c’est l’âme de la peinture.
L’âme de la peinture, c’est ce moment intense que l’on vit en créant. Ce sont les émotions que l’on met dans notre création. Nos intentions sont-elles pures et emplit de lumière, ou a-t-on simplement besoin d’évacuer quelque chose qui nous pèse? Veut-on faire passer un message, ou simplement célébrer la magie de la vie? Veut-on critiquer une habitude de société, ou au contraire, mettre en avant la beauté de certaines personnes?
C’est tout ceci qui est important, pour nous, âmes hypersensibles. Pourquoi oublie-t-on d’en prendre soin et de lui donner de l’importance? Pourquoi le relaie-t-on au second plan?
Car après tout, c’est pour moi que je le créé, cet univers coloré!
Et depuis que j’ai compris tout cela, ma peinture attire tellement de personnes que je trouve merveilleuses et avec qui mon âme résonne, que j’ai commencé à appliquer cette technique dans la vie de tous les jours.
Alors oui, je suis hypersensible. Et lorsque je ne me sens pas bien dans une situation, je vais apprendre à le dire plus facilement. Cela me permettra de faire le tri entre celles et ceux qui me comprennent, et les autres. Les autres contre qui je n’ai rien, mais avec qui je n’ai pas assez en commun pour partager mon univers. Mon énergie.
Je suis une artiste. Je suis hypersensible. Et j’apprends tranquillement à comprendre comment fonctionner dans ce monde parfois hostile, mais souvent tellement lumineux!
Je vous adore, vous qui me lisez, car je reçois tellement de lumière de votre part, que grâce à vous, j’ai compris que c’était possible.
Possible d’être moi, et de rencontrer d’autres personnes dont l’âme vibre au même rythme que la mienne. Que vous soyez hypersensible ou pas.
Mes 40 ans sont derrière moi depuis quelques mois maintenant. Et je suis heureuse. Car je me sens entière grâce à ma peinture. J’ai su poser des fondations solides pour avoir le droit d’être moi-même, en tout temps. Grâce à la peinture. Et en me donnant le droit d’être hypersensible.
Voilà, c’était l’histoire qui raconte pourquoi la peinture est, et sera toujours, mon amie…
Merci d’être vous, et d’être là! Et n’oubliez pas d’utiliser votre pouvoir! Il est entre vos mains 🙂
N’hésitez pas à partager vos pensées ou questions sur ce sujet dans la zone des commentaires ci-dessous. J’adore vous lire et échanger avec vous.
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19 Comments
Bonjour Lili, je te remercie pour ton partage sur ton hypersensibilité. Je vis un épuisement émotionnel mental et physique actuellement justement à cause de cette hypersensibilité à laquelle je ne faisais pas attention puisque je n’en étais pas consciente. Et actuellement ce sont mes pinceaux et la peinture qui me fait sentir vivante à l’intérieur et me donne la force de continuer c’est sûrement la plus belle expérience passionnante que j’ai eu dans ma vie cette expression en art qui se manifeste d’une façon extrêmement étonnante et surprenante pour moi et mon entourage. Merci et je me sens moins seule dans ce monde et ça m’a fait du bien de te lire
Oh merci Marie pour ton témoignage! Cette hypersensibilité est un cadeau lorsque l’on apprend à la reconnaître et à ne pas la laisser s’enfouir sous la peur de déplaire. Alors bravo à toi de lui donner de la place dans ta vie grâce à la peinture!
Merci. Du fond du trou. Ça aide un peu…
Un petit coucou, peut-être, quand la pente sera remontée. Mais on a tellement vite fait d’oublier… quand les ailes repoussent.
En tout cas, une bise légère, douce et sincère.
Tes oeuvres sont belles, envoûtantes. Bravo
Grand merci !!!
Vous avez été ma lumière .
🥰
Bonjour LiliFlore 🙂
Quel plaisir de te lire!
Je trouve ta personnalité attachante.
Ta douce voix et ton humanité que tu dégages me fait sourire tendrement.
Je suis aussi une âme hypersensible.
J’ai apprise à m’accepter sur un chemin rocailleux, long et ardu.
Je me sentais à part et différente de la masse.
Aujourd’hui je dis à la blague que je suis une joyeuse névrosée qui s’assume.
Lorsque je ressens la joie ou la tristesse, c’est si grand que je deviens entièrement l’émotion ressentie.
C’est ce qui fait notre unicité non?
Puis, c’est beau d’être unique.
Les hypersensibles voient la vie très saturée ou l’inverse. Mais des images en noires en blancs c’est parfois des chef-d’œuvre, non ?
Tout est une question de perspective…
Merci pour ce bel article.
L’extra-terrestre que je suis se sens moins seule 😉
Oh merci Danielle !
Oui, nous sommes plusieurs extra-terrestres, haha ! Il suffit de se parler un peu pour se reconnaître. Sauf que souvent, on n’ose pas montrer qui nous sommes, de peur d’être jugée. Alors que finalement, c’est comme ça que l’on arrive à se reconnaître.
Ravie de t’accueillir dans la famille 🙂
Lili
Merci pour ce bel article. Je trouve très courageux d’arriver à faire un tel aveux.
Ca fait du bien de se sentir un peu moins seule dans ce monde d’hypersensible.
Merci Alexandra! Oui c’est drôle, j’ai hésité longtemps, j’avais peur. Mais maintenant que l’article est là, dehors, je me sens tellement bien! J’aurais dû le faire avant, haha!
Merci pour ton petit mot, c’est très apprécié 🙂
L’artiste, se pose la question du sens de sa création : pourquoi créer ? Que veut-on dire ? Pourquoi et comment le dire ? L’artiste doit donc se connaître lui-même avant de créer, pour créer une oeuvre qui lui ressemble et qui ne le trahisse pas. Il y a donc bien en amont du travail artistique, une démarche philosophique relative à la quête de la connaissance de soi…. c est drôle, Liliflore et giniecolor sonnent sur le même rythme …
Oui, la connaissance de soi est un chemin très valorisant, mais je pense qu’il n’y a pas besoin d’attendre de se connaître pour créer. Tout comme l’essai-erreur nous aide à apprendre, l’art nous aide à mieux nous connaître. Je pense que ces deux aspects que ce sont la création et la connaissance de soi avancent parallèlement, en étant intriqués l’un dans l’autre, et non linéairement, l’un après l’autre. Mais bien sûr, c’est ma vision liée à mon expérience!
Merci pour ton commentaire Ginie!
Je me répète sûrement mais tu es tellement intéressante et inspirante… Merci Liliflore de prendre le temps d’écrire ces réflexions sensibles et touchantes. Et , oui, je me reconnais dans tout ça….
Merci à toi Carole, d’être si présente et de partager tes bons mots. C’est très agréable de te lire 🙂
Merci pour ton message, il m’a fait du bien ce matin. Je réalise en te lisant que ma grande difficulté dans ma peinture c’est que je ne sais pas comment exprimer mes sentiments. Ils sont tous cachés très profondément. Je n’ai jamais été capable de les exprimer.
Oui, ce n’est pas facile. Mais très libérateur lorsque l’on commence à essayer de le faire grâce à la peinture.
Merci pour ton commentaire 🙂
Tu as une si belle plume! J’adore ce billet! C’est vrai que la plupart des artistes, peu importe la discipline, sommes souvent plus sensibles que la majorité des gens : du moins, nous l’exprimons par notre art, dont la peinture, la photographie, la musique et bien d’autres, comme tu le dis! Nous avons conservé notre émerveillement, tout comme les enfants : malheureusement, plusieurs personnes le perdre en cours de route… Parfois, des personnes le perdre, mais le retrouve suite à un événement marquant… Je suis allée voir ta galerie : plusieurs peintures viennent me chercher dans mon âme! Bonne continuation!
Merci beaucoup Claudette!
Oui, il est important de garder cette sensibilité comme un trésor. C’est notre pouvoir!
Liliflore nous livre son âme, sa profonde sensibilité sans détours, ou plutôt si, elle nous offre tous les contours et petits recoins de son âme… Merci Liliflore
Oh merci Mary pour ce beau message!