Note: afin d’alléger le texte, la forme féminine est employée sans aucune valeur discriminatoire.
Mois de Novembre, ou bien Janvier. Noirceur, froid, changement d’heure, moment difficile dans notre vie… bref, il y a toujours des passages plus déprimants que d’autres. Dans ces cas là, la créativité en prend toujours un coup. Alors même qu’on aimerait qu’elle nous sauve, et qu’on puisse se réfugier dans la création, la motivation nous fuit. Comment faire ?
Première étape : reconnaître les moments difficiles
Tout d’abord, il faut savoir que la vie n’est pas toujours facile, et que nous traversons toutes et tous des périodes plus moroses, décourageantes et déprimantes. C’est normal, c’est la vie. Ça peut paraître un peu bête de l’écrire, car on le sait toutes, mais ça fait du bien de le lire, car avec les réseaux sociaux, on peut croire à tort que la vie des autres est toujours superbe, contrairement à la nôtre.
Non.
Même si je vous écris des articles sur l’inspiration, la créativité, l’imagination, la vie d’artiste etc… j’ai des « down » et j’apprends à vivre avec.
Et la première étape pour apprendre à vivre avec, c’est de reconnaître ce « moment down ».
Plein de raisons possibles :
- fatigue, virus, hormones…
- changement de saison, de température, météo désagréable depuis quelques jours…
- mauvaise surprise : dépense imprévue, rencontre désagréable, dispute, annulation d’un évènement attendu…
- mauvaise nouvelle : deuil, séparation, maladie grave, faillite…
- etc.
Ce que je vous liste là, ce sont des évènements qui arrivent dans la vie de TOUT LE MONDE !!! Alors ajoutez en plus les choses moins courantes qui peuvent nous tomber dessus, et vous comprendrez quand je vous dis que ces moments difficiles sont toujours là, et qu’il faut savoir les reconnaître!
Depuis le temps qu’on les côtoie, on devrait savoir le faire, mais pourtant on est surprise, et on fait comme si c’était la peste à chaque fois.
Non, ils font partie de la vie, et leur donner trop d’importance en faisant croire que c’est exceptionnel et que cela ne devrait pas arriver, c’est comme leur donner du pouvoir !
Alors quand vous vous sentez déprimée, au lieu de penser que c’est vous le problème, regardez si ce n’est pas simplement un problème extérieur à vous, et que vous êtes en train de le traverser, et non de fusionner avec. Reconnaissez que la rivière bouillonnante qui passe sous le pont que vous traversez est une rivière qui fait peur, mais que vous n’êtes pas DANS la rivière. Vous êtes sur le pont, et à moins de sauter consciemment du pont, vous n’êtes pas dans ce bouillon !
Pour commencer cette reconnaissance, vous pouvez utiliser la liste que j’ai faite un peu plus haut, et regarder par hasard si ce n’est pas une de ces eaux troubles que vous êtes en train de traverser. Ensuite, ajoutez vos propres rivières bouillonnantes à cette liste, et consultez-la régulièrement pour reconnaître plus facilement vos moment difficiles.
Quelles attitudes/habitudes avoir pour garder la motivation/l’inspiration dans ces moments difficiles ?
Après avoir reconnu que vous traversez un moment difficile, apprenez à lui donner sa valeur d’importance : sans dramatiser, mais sans minimiser non plus.
C’est vrai que « ce n’est pas la fin du monde », mais « Ce n’est pas grave » n’est pas la bonne phrase, car c’est grave pour vous en ce moment. Choisissez plutôt une phrase comme « C’est grave et/ou déplaisant, mais ça fait partie de la vie et je vais devoir m’adapter pour passer ce moment désagréable ».
Il faut donc essayer d’avoir une attitude d’analyse, de recul. Vous êtes fatiguée ? Alors choisissez de vous reposer et accepter que si vous souhaitez créer, ce sera quelque chose de simple, sans attente de résultat, juste pour vous reposer le cerveau :
- faire un mandala;
- faire un coloriage, même pour enfant;
- s’amuser avec vos nouveaux crayons;
- faire un dégradé de couleur avec votre nouvelle couleur pour voir comment elle réagit;
- si vous êtes musicienne : jouer une mélodie facile que vous connaissez bien.
Bref, adaptez votre situation de création en fonction de votre état. N’essayez pas de continuer votre toile si vous vous sentez découragée et fatiguée : prenez plutôt une feuille vierge et amusez-vous comme une enfant !
1-L’acceptation
En faisant cela, vous acceptez votre état. Cela ne veut pas dire que vous vous résignez, non. La résignation serait de ne pas créer sous prétexte que ça ne va pas bien (ce qui n’est pas « grave » non plus si cela vous arrive de temps en temps seulement).
L’acceptation, c’est de s’adapter à votre état émotionnel : j’accepte que je ne me sens pas super bien et je vais m’octroyer un moment de création en lien avec cet état.
2-Le lâcher prise
Ce qui nous décourage et nous démotive lorsque l’on créé, c’est souvent le manque de résultat. Donc, si vous êtes déjà dans un moment difficile, ne vous lancez pas dans un projet avec un besoin de résultat à la fin, car si vous n’y arriverez pas, votre état sera encore pire ensuite !
Lâchez l’idée d’un résultat, et faites plutôt des expériences avec vos outils de créations : des couleurs que vous n’utilisez jamais, des notes que vous ne pianotez pas d’habitude … faites du « n’importe quoi », comme une enfant, et dites-vous que ça doit être laid à la fin, c’est votre but. Vous allez voir, vous allez bien rigoler !!! Ce qui est parfait vu que vous en avez besoin !
3-La bienveillance envers soi-même
Oh qu’il est facile de se victimiser : « Je suis nulle, je suis bonne à rien, ma vie est terrible, je n’ai pas de chance, » et j’en passe… Ces phrases doivent impérativement être bannies de votre vocabulaire : premièrement, parce que j’aime dire « Laissez les autres dire du mal de vous, ils s’en occupent bien, et concentrez-vous sur le fait de dire du bien de vous».
Et deuxièmement, parce qu’avec ces phrases, vous entretenez votre découragement lors de ce moment difficile, vous le nourrissez, or, si vous lisez ceci, c’est justement parce que vous souhaitez apprendre à vous en défaire. Alors soyez honnête et ne le nourrissez plus.
Soyez douce et bienveillante envers vous-même, surtout dans ces moments là ! Et si vous créez, soyez douce et bienveillante envers ce que vous créez : vos créations ici ne sont pas vouées à vous rendre fière d’un résultat, mais plutôt de vous aider à passer votre moment difficile.
4- La patience
Ce conseil est pour moi le plus difficile à appliquer. Lorsque je traverse un moment difficile, je sais que cela ne durera pas, et que ça va passer. Je sais bien que je dois accepter de le vivre, m’adapter et prendre soin de moi. Mais on dirait qu’une fois que j’ai fait ça, je me dis : ça y est, je fais tout ce qu’il faut, alors maintenant, ça doit disparaître et revenir beau TOUT DE SUITE!
Mais ce n’est malheureusement pas comme cela que ça marche. Il faut aussi donner du temps à ce moment.
Je reprends la métaphore de la rivière :
Si la rivière bouillonnante est large et que le pont est très long, comme celui de la Confédération entre le Nouveau Brunswick et l’Île du Prince Édouard au Canada (12,9 km!!!), et bien vous aurez beau accepter que de le traverser à pied sera pénible, vous aurez beau vous adapter et réguler votre vitesse pour ne pas le traverser à la course et vous essouffler avant la fin, vous aurez beau être douce et encourageante envers vous-même, ce sera quand même très long !!! Mais ce sera moins désagréable si vous faites tout cela : accepter, s’adapter, s’encourager, plutôt que nos habituels réflexes : refuser, résister, se décourager/victimiser…
Donc la patience est de mise, malheureusement pour moi, haha !
L’amour du chemin : facile à dire mais comment faire ?
Lorsque nous essayons de créer pendant une phase difficile de notre vie, que ce soit un découragement ponctuel bénin ou un problème récurrent grave, la question qui nous taraude le plus c’est : pourquoi ? Pourquoi je m’obstine à vouloir créer alors que rien ne bon ne sort.
Donc déjà, réflexe numéro 1 : enclenchons la bienveillance et éliminons la deuxième partie de la phrase. Il nous reste « Pourquoi je m’obstine à vouloir créer ? »
Chacune aura sa réponse, mais je crois que toutes nos réponses ressembleront, de près ou de loin, à « Parce que j’aime ça !!! ».
Alors pourquoi arrêtez ? Tout simplement parce que je manque de motivation quelques fois ? Parce que l’inspiration n’est pas toujours là ? Parce que je ne me sens pas bien ?
Mais si j’arrête pour une de ces raisons, j’arrête de faire quelque chose que j’aime à cause de quelque chose que je n’aime pas ? Le méchant gagnerait alors…
Aimer le chemin que l’on parcourt, c’est profiter de chaque moment, et se dire que lorsqu’il y a un caillou dans la chaussure, cela ne veut pas dire que le chemin n’est pas agréable. Simplement qu’il est temps de faire une pause pour retirer ce caillou.

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Donc accordez-vous le droit de créer sans attentes simplement pour faire une pause lorsque vous traversez un moment plus difficile.
Conclusion
La réponse, nous l’avons toutes à l’intérieur de nous. Lors de moments difficiles, nous avons simplement besoin de « lâcher du lest », d’être plus indulgente, plus douce, et de créer sans pression.
Et si vraiment tout cela ne marche pas, parce que bon, c’est comme ça, et bien rien ne nous empêche d’aller chercher un pot de crème glacée ou un paquet de chips, de regarder Netflix ou des match de sport pendant un après-midi… de toute façon, si la création fait partie de votre vie, rester sans rien créer peut vous faire du bien pendant un temps, mais pas longtemps. Très rapidement, vous vous rendrez compte qu’il est bien mieux de créer « n’importe quoi » que de ne rien créer du tout !
Alors créez n’importe quoi, juste pour vous faire du bien, et votre motivation s’accrochera à ça pour remonter à la surface, promis !
Bonne création à toutes et à tous, et au plaisir de lire vos commentaires!
À bientôt!
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7 Comments
Bonjour Lili, Je tiens à vous remercier pour cet article et quelques autres qui m’aident très clairement en ce moment. (edit : attention, pavé^^) Je suis de nouveau dans cet spirale infernale de la perte de motivation du dessin, plus trop d’inspiration voire plus du tout, de ne plus envie de rien globalement, et puis la machine repart et j’ai de nouveau envie de dessiner… C’est tellement fatiguant. C’est la seconde fois que je lis votre article et la première fois, j’étais tellement dans le trou (et en plus grippée, la totale ^^’) que je n’avais pas eu la force de vous écrire. Je sais que je vais relire encore cet article bientôt, comme une canne pour avancer.
J’ai été publiée pendant des années et ça a bien marché à une époque (je suis dans l’illustration) puis je ne sais pas trop pourquoi, les aléas de la vie, les années qui passent, les hormones (lol), bref j’ai perdu ma motivation, ma passion du dessin qui est mon artère principale s’estompe et forcément les revenus… Je ne ressens plus cette passion que je qualifierais d’envahissante mais c’était en moi, c’était moi, depuis mes 12/13 ans, et j’en ai 46. Je suis désolée, ce sera un pavé, mais je sens que ça me fait beaucoup de bien au moment où j’écris ces lignes, alors je continue ^^
Bref, cette année j’ai décidé de faire passer le dessin en second et trouver un boulot alimentaire comme à mes débuts. Je commence ce travail dans deux semaines, rien de passionnant mais j’ai pris cette décision et je ferai ce qu’il faut pour gagner de l’argent. Ce que j’espère, ce que je souhaite, c’est trouver l’envie pour redessiner uniquement par passion, comme ma thérapie (car à l’origine c’était ça, je le sais avec le recul) et retrouver ce pur bonheur de la création, mais sans avoir l’espoir de la célébrité, truc que je n’atteindrai jamais, et je suis en train de m’y résoudre. Comme si dessiner avait pour seule finalité de prouver quelque chose. C’est un sentiment qui pourtant s’éloigne de moi ces dernières semaines et c’est comme une rupture, pire que ça, mais j’ai du mal à l’expliquer. Une partie de moi qui meurt et ça fait très mal. Pourtant je sais quelque part que ce sera plus sain et plus raisonnable car niveau argent c’est devenu l’enfer. En ce moment je dessine des petites choses, avec de l’aquarelle, des dessins au trait ou trait estompé, des choses « mimi » et simple qui me détendent. Je ne vais pas mentir, je me dis que ça serait chouette de faire de la papeterie par exemple, comme quoi cette motivation a toujours une petite place, mais ça ne m’obsède plus, une sorte de quiétude s’installe. Le plus dur c’est de passer à autre chose, de m’identifier autrement qu’à travers cette passion qui me dévorait de l’intérieur.
Oulà c’est un peu long mon témoignage et je vous remercie de l’avoir lu. Je vous souhaite le meilleur pour la suite. Encore merci à vous:)
Bonjour Cathy,
(attention, pavé aussi, hihi).
Tout d’abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que je suis ravie que mes articles puissent vous aider: ils sont là pour ça! Je tenais aussi à vous dire que la vie d’artiste, à mon sens, est très difficile sur le moral et qu’il est important d’éventuellement se faire aider quand le moral est trop bas. Les thérapeutes sont là pour ça, et croyez-moi par expérience, la plupart sont très conscients des défis des artistes, et pourront vous aider. N’hésitez pas à faire appel à eux si besoin. Maintenant, pour vous donner une piste de réponse sur le sujet, j’ai écrit un article qui s’intitule « Quel type d’artiste êtes-vous » et qui commence comme ça:
« Déjà, première chose importante : l’art et le marché de l’art sont deux entités distinctes. Vivre de son art, c’est vouloir entrer en interaction avec le marché de l’art. Car ce n’est pas obligatoire, lorsque l’on fait de l’art, de vouloir absolument en vivre. »
« Dans beaucoup de cas, vouloir entrer dans une démarche commerciale peut parasiter une démarche artistique. Je connais des artistes qui ont remis complètement en question leur art, certaines qui ont fait des dépressions, et d’autres qui ont carrément arrêté! Tout cela à cause de ce petit signe de $ (ou d’€) que l’on place à côté de nos créations… »
Dans cet article, je différencie 3 types d’art:
L’art thérapeutique
L’art commercial
L’art culturel
Pour savoir quel type d’art convient à un artiste dans le moment, j’invite les personnes à se poser la question « Pourquoi je peins? ».
Et la réponse peut changer avec le temps. Dans le cas d’une réponse du type « je peins parce que ça me fait du bien » (art thérapeutique), faire des sous avec votre art risque de venir pervertir votre pratique, et, souvent, amener à beaucoup de remises en question.
Il est certain que votre situation est la plus difficile: ça fonctionnait bien, mais ça fonctionne moins bien. Revenir en arrière est dur. Mais si vous saviez le nombre d’artistes qui vivent cela! Toutes celles et ceux qui s’en sont sortis ont suivi leur intuition et leur cœur. Et non le chemin des sous. Cela ne veut pas dire qu’il faut jeter l’éponge définitivement sur l’aspect commercial, mais peut-être faire une pause pour retrouver cette passion et motivation dont vous parliez. Ou garder seulement une petite partie commerciale, pas tout.
Car après tout, c’est cette bulle de bonheur que créé le dessin qui vous fait vibrer! Une fois ces bases retrouvées, d’autres aventures vous attendent c’est certain!
Il n’y a pas d’échec, juste des étapes de vie qu’il est sain de fouler et des intuitions qu’il est bon de suivre pour ne pas se faire écraser par le poids des « il faut » de nos sociétés consuméristes.
Bonne chance dans cette nouvelle étape! Accueillez-la comme un cadeau! Comme une opportunité de vous transformer et de faire peut-être des créations que vous n’osiez pas auparavant.
Pour lire l’Article en question au complet, voici le lien: https://liliflore.ca/vivre-de-son-art-1sur4-se-positionner-comme-artiste/
Artistiquement,
LiliFlore
Merci beaucoup Liliflore, tes paroles sont sages et très réconfortantes en cette saison difficile. Merci encore xxx
Ça me fait plaisir! Le mois de novembre n’est pas toujours très facile à traverser, alors si je peux aider un peu, j’en suis ravie 🙂
Bonjour à toi !
Merciiiii pour ton message clair et net !
Ça fait du bien, je m’excuse mais le fait de constater que tu oses parler de tels sujets, c’est cool ! Une vrai thérapie de groupe en lecture , différent mais génial. Je vis tout pleins de moments intenses dûs à un invalidité ressente et au travers tes écrits, je mets en pratique et je vois combien ma façon de réagir se midifie ( dans le bon sens) . J’ai lu tous kes livres que tu nous donnais ton avis et ils sont tous des outils merveilleux . Encore merciiiii ! Je décompresse enfin !
Au plaisir de te lire prochainement !
Bella
❤️
Oh merci Bella pour ce beau commentaire! Je suis toujours très émue lorsque je lis que mes mots vous aide à soulager vos maux… Et oui, l’art, c’est une thérapie, et non une simple prouesse technique. Créer n’est pas simplement un acte technique, c’est une remise en question, un apprentissage de soi, un langage… Bref, c’est puissant et (d’après moi) génial!!!
Je suis vraiment ravie que mes écrits puissent t’aider à décompresser 🙂
Merci encore de ce message qui m’encourage à continuer de vous partager mes aventures artistiques ?
LiliFlore
Quel est votre truc préféré pour reprendre le moral? J’adore colorier des mandalas, manger de la crème glacée (ou tout autre chose TRÈS sucrée), ou simplement faire une longue promenade au bord de l’eau…
Et vous?